Quelques jours après le rejet par l'Arcep de la candidature de Free pour la quatrième licence 3G, la ministre de la Culture, Christine Albanel monte au créneau contre le FAI et endosse des habits de maître-chanteur. L'ex pensionnaire du château de Versailles estime ainsi que « l'engagement tangible de Free dans la lutte contre le piratage est un prérequis essentiel à l'examen de [son] dossier d'attribution d'une 4e licence de téléphonie 3G ». En l'espèce, la ministre pointe du doigt le service d'échange de fichiers - dl.free.fr - proposé par le fournisseur d'accès à tous les internautes. Un service permettant de partager des documents de 10 Go et donc, potentiellement, des oeuvres soumises au droit d'auteur. Déjà, la semaine dernière, les producteurs de musiques, réunis dans la SPPF, dénonçaient l'outil de Free, estimant qu'il « va indéniablement donner un nouvel essor à la contrefaçon numérique ». Une prise de position reprise presque in-extenso par Christine Albanel. Pour autant, il est difficile de comprendre le mécanisme ayant conduit la ministre à soumettre l'attribution d'une licence de téléphonie au devenir d'un service de stockage en ligne - parfaitement légal en soi - mais qui n'a strictement rien à voir. Mme Albanel a, certes, répété à plusieurs reprises qu'elle attendait des FAI qu'ils prennent leur part dans la lutte contre le piratage. La pression exercée sur Free n'en apparaît pas moins ubuesque, la ministre réclamant la limitation de l'accès du service de partage « à des communautés fermées, voire sa suppression pure et simple ». Dans la foulée, et sans surprise, la Sacem s'est empressée d'appuyer la sortie de la ministre, jugeant que l'initiative de Free « contribue à offrir de nouvelles facilités dont la mise en oeuvre sans garde-fou juridique et technique contribuerait sans nul doute à encourager la poursuite et le développement du piratage des oeuvres de l'esprit ».