Le premier décembre 2006 est dorénavant une date historique dans le monde des télécoms. Alcatel et Lucent officialisent leur fusion, donnant ainsi vie à un géant de 18,6 Md€ de revenus annuels. Huit mois après leur rapprochement, après avoir successivement obtenu le feu vert des actionnaires, des autorités antitrust américaines et européennes, et de Georges W. Bush, les deux équipementiers donnent naissance à un acteur de poids, capable de distancer Nokia Siemens, Ericsson Marconi, Nortel ou Cisco. En Europe, le groupe ainsi constitué truste la première place des solutions pour les entreprises. A sa tête : Patricia Russo (directrice générale), ex-PDG de Lucent. Serge Tchuruk, ex-PDG d'Alcatel, est quant à lui nommé président du conseil d'administration. Le siège social est fixé à Paris. Un acteur mondial doté d'une offre complète Ce nouvel ensemble de dimension mondiale (130 pays, 79 000 salariés) affiche un portefeuille complet de solutions de communications : VoIP, IPTV, IMS, NGN, 3G... découpé en 5 groupes d'activités : fixe, mobile, convergence, entreprise et service. Près de 23 000 salariés travaillent en R&D. Le groupe dispose de 25 000 brevets et se présente comme une société dédiée à l'innovation. «Alcatel-Lucent sera pour nos clients un partenaire qui aura la dimension et la capacité de concevoir, construire et gérer des réseaux de plus en plus complexes qui offrent aux utilisateurs les usages et les services convergents de communications les plus avancés » conclut Serge Tchuruk. Voilà de quoi rassurer les clients, mais pas les salariés qui, comme fruit de la fusion, s'attendent à des coupes claires dans les effectifs.