Parmi les tendances technologiques qui prennent de l'ampleur, on peut citer aujourd'hui la convergence serveur/stockage/réseau. Des systèmes comme les Vblock de VCE combinent dans une seule armoire les technologies d'EMC, de Cisco et de VMware, tandis que d'autres entreprises comme Simplivity, Nutanix et d'autres proposent des systèmes optimisés et emballés comme une offre unique. Ces « datacenters dans une boîte», comme certains les appellent, ambitionnent de considérablement réduire la complexité lors de l'installation du matériel et de faciliter la montée en puissance pour suivre les besoins des clients.

Fondée en 2009 par des anciens de Facebook et Google, Nutanix propose de construire des systèmes convergents évolutifs dédiés au stockage des VM. La combinaison d'une base serveur standard (4 To par noeud) - fournie par SuperMicro avec contrôleurs LSI pour les SSD)- avec un OS et des applications développées en interne a donné naissance à l'appliance de virtualisation Nutanix NX-3000 qui élimine le besoin de stockage en réseau et nécessite très peu d'intervention de l'utilisateur. Toutes les fonctions de réplication de données et de gestion du cluster - 16 à 20 noeuds max - s'exécutent à l'intérieur d'une machine virtuelle spécifique, alors que toute l'administration et la surveillance sont assurées par l'intermédiaire d'une interface web personnalisable en HTML5.

Une API REST fournit des connecteurs pour le fonctionnement interne du logiciel et facilite le développement de plug-ins pour les plates-formes de gestion tels que vCenter Server de VMware. Si Nutanix supporte les hyperviseurs ESX et KVM (en ligne de commandes), Hyper-V 2012 R2 a récemment été ajouté à la liste. Nous avons rencontré l'équipe française de Nutanix pour discuter de ce dernier point chez Microsoft à Issy les Moulineaux.

A partir de 50K€ pour trois noeuds


A cet occasion, Sammy Zoghlami, country manager de Nutanix France, nous a dressé les cibles de la start-up : «  des clients à la recherche de scalabilité dans le cloud, des PME/ETI comme des grands comptes, désirant monter rapidement un cloud privé évolutif ». Les solutions de Nutanix démarrent avec un châssis capable d'accueillir jusqu'à quatre noeuds et trois sont facturées en configuration de base pour environ 50 K€. « La solution commence à se justifier pour des environnements a partir de 70 à 80 machines virtuelles », précise le dirigeant. En France, la start-up vise les marchés de la finance, de la distribution et de l'industrie, sans oublier les hébergeurs et acteurs du cloud.

Claranet fait ainsi parti des premiers clients. M. Zoghlami se dit surpris par le bon accueil dans les entreprises françaises et notamment de la bonne connaissance de la technologie proposée par Nutanix. « Une quinzaine de clients ont déjà en prod en France, et depuis décembre les projets et maquettes se traduisent par des commandes concrètes ». Parmi les partenaires de Nutanix, citons Avanade, SII, Over the cloud, Computacenter, APX, S-Cube...

ESX et Hyper-V au même niveau en mars

Pour résumer la solution, on pourrait dire que cette plate-forme rassemble des éléments déjà présents chez Scality et Isilon Systems avec des appliances assurant la redondance des données. « Si deux noeuds tombent les données peuvent être récupérées grâce notre base de données Cassandra », nous a expliqué Sylvain Siou, directeur technique de Nutanix France. « On stocke deux fois la donnée et jusqu'à 3 fois pour la métadonnée. On fait du MapReduce quand on cherche la donnée en utilisant le même principe que HDFS pour le traitement ».

Pour le support des hyperviseurs, Nutanix a donc ajouté la plate-forme de virtualisation de Microsoft et fin mars 2014, la start-up pense mettre au même niveau Hyper-V et ESX. Une armoire Nutanix a d'ailleurs été installée dans le Technology Center de Microsoft à Issy les Moulineaux pour réaliser des maquettes pour les clients intéressés.