Dans la cour d'un immeuble de San Mateo, un petit escalier mène dans les locaux d'une jeune start-up baptisée BackBlaze. Fondée en 2007 par deux quadras, Gleb Budman (CEO, voir ci-dessous) et Brian Wilson (CTO)  qui ont déjà vendu deux autres start-up(Kendara revendue à Excite@Hoem et MailFrontier à SonicWall) , BackBlaze repose sur une idée simple : faciliter et automatiser la sauvegarde en ligne des PC portables et des ordinateurs de bureau des particuliers et des PME-PMI. 



Pour ce faire, la start-up a fixé un prix unique de 5$ par mois pour une quantité illimitée de données. Le plus gros client héberge ainsi en ligne pas moins de 10 To. Un cas extrême, mais qui répond bien à la philosophie de la petite entreprise (11 salariés à ce jour) : « nos clients ne doivent pas perdre de données et comme nous ne voulons pas stresser nos clients, ils peuvent tout sauvegarder » précise Gleb Budman. Il faut bien sûr installer un logiciel, un agent système en fait, sur son PC ou son Mac (pas encore de version Linux) qui envoie et synchronise les données sur les serveurs de BackBlaze hébergés dans un datacenter à Fremont. Si BackBlaze ne demande aux utilisateurs de sélectionner les données qu'ils veulent archiver, la start-up élimine les fichiers inutiles comme le système d'exploitation, les applications et les différents caches des logiciels.

Compression et dédup en standard

Les données conservées sont ensuite compressées, dédupliquées et cryptées sur les appliances de BackBlaze. C'est en effet une des particularités de cette start-up. Elle a en effet conçu une appliance baptisée Storage Pod d'une capacité maximale de 67 To avec des disques durs de 2 To. Configuré en RAID 6, ce serveur dédié peut ainsi perdre 1 ou 2 disques durs sans conséquence pour les données des clients. De type distribué, le stockage est réparti sur toutes les appliances animées par une version très allégée de la distribution Linux Debian.



L'architecture distribuée de BackBlaze repose sur une solution baptisée Central Authority qui répartit toutes les données entre les Pod et ce sans faire appel à une base de données. « Avec le temps, les bases de données deviennent gigantesques et ralentissent considérablement l'ensemble de la plate-forme. Nous avons préféré nous affranchir de cette contrainte lors de la conception de notre solution de stockage » précise Gleb Budman.

Une solution développée en interne

Si BackBlaze a fini par accepter de vendre ses Storage Pod -  mais sans assurer de support - elle garde la main sur son logiciel. « Nous ne licencions pas notre programme, c'est le coeur de notre solution de sauvegarde » nous a indiqué Brian Wilson. Aujourd'hui, la start-up dispose d'une centaine de Pod  avec plus de 2500 disques durs. Soit une capacité de stockage de 10 Pétaoctets.  « Nous installons 10 nouveaux Pod tous les mois et remplaçons un ou deux disques durs cramés tous les semaines. »

La solution de sauvegarde incrémentale de cette start-up n'est pas seule sur le marché, mais elle permet de conserver des fichiers d'une taille maximale de 9 Go pendant 30 jours. La restauration est possible via un navigateur web, un DVD (99 $ avec une expédition partout dans le monde) ou un disque dur externe (199$ avec une expédition partout dans le monde). Mais pour restaurer ses données, il est bien sûr nécessaire de sauvegarder ses données. Gleb Budman rappelle pour l'anecdote qu'une de ses clients n'arrivait pas à récupérer ses données en ligne... et pour  cause après la création de son compte (une adresse email, un mot de passe et une carte bancaire suffisent), il n'avait jamais installé l'agent système...