Cinq ans après son lancement, en décembre 2011, Autolib aimerait repousser l'heure du jugement. Depuis que la société a adressé, le 22 novembre dernier, son bilan financier à Autolib Métropole, le syndicat mixte regroupant Paris et 97 villes adhérentes à ce service d'autopartage, son quinquennat ressemble financièrement à une sortie de route.

Le Canard Enchainé de ce mercredi 4 janvier relève les pertes globales du projet (une DSP sur douze ans, 2011-2023) : 179 millions d'euros. Il affirme également que les élus ont découvert un « joli dérapage financier » de l'informatique, dont le budget, initialement évalué à 11 millions d'euros, atteindrait finalement 60 millions d'euros. Interrogé ce mercredi, la société n'a pas répondu.

Travail en circuit fermé

L'informatique d'Autolib est traitée par une filiale du groupe, Polyconseil (filiale de BlueSolutions, qui regroupe les activités de stockage d'électricité au sein du groupe Bolloré). Une autre filiale, IER, s'occupe de la partie M2M, de l'identification, de la géolocalisation et des bornes de rechargement d'Autolib. Ce qui fait dire au volatile que le groupe a travaillé en circuit fermé.

Le 16 décembre dernier, l'hebdomadaire Les Inrocks relayait une analyse du bureau d'études 6-t, spécialiste de la mobilité urbaine, qui s'interrogeait déjà sur la possibilité pour Autolib d'atteindre un jour la rentabilité.