Lors de sa conférence développeur PDC 2009, Microsoft a officiellement annoncé la date de disponibilité de sa plateforme cloud Windows Azure (voir tarifs en ligne): ce sera donc le 1er janvier 2010. Avec cette solution, l'éditeur complète sa stratégie S+S, Software + Services, et arrive sur un marché en plein essor : la fourniture de prestations en ligne (location de ressources, d'espace de stockage, de logiciels et d'autres services), facturées en fonction de l'usage à destination des entreprises comme du grand public. Solution ambitieuse, Azure vient concurrencer les offres d'IBM, de Sun ou d'Amazon.com qui avaient cru, bien avant Redmond, au Cloud Computing. C'est Ray Ozzie, architecte logiciel en chef de Microsoft, qui a présenté Windows Azure et SQL Azure lors de son discours d'ouverture. « Nous entrons dans une nouvelle ère de solutions auxquelles les utilisateurs accèdent déjà via leur PC, leurs téléphones mobiles et le web. Ces ressources reposent déjà sur des data center que nous désignons par les termes de « cloud privé » et de « cloud public ». Dans son allocution, Ray Ozzie illustrait cette nouvelle façon d'utiliser les ressources informatiques avec l'analogie des « trois écrans et du nuage (cloud) », à savoir diffuser des logiciels et des services sur des PC, des terminaux mobiles et des télévisions. Cette vision de "trois écrans et d'un nuage» permettra aux développeurs de créer des applications qui peuvent être réutilisées et livrées via un cloud (Windows Azure), sur un serveur (Windows Server) ou sur le bureau de l'utilisateur (Windows 7), selon ce qui sera le plus commode ou offrira les meilleures performances, explique Ray Ozzie. Une place de marché maison pour accompagner Azure La plateforme Azure est accompagnée d'une place de marché en ligne baptisée PinPoint, permettant aux partenaires de proposer et de vendre leurs applications. Solution concurrente de Salesforce.com, une market place disponible depuis 4 ans, PinPoint proposera plus de 7000 logiciels et pourra compter sur un service d'organisation des données, connu sous le nom de code « Dallas », reposant entièrement sur les solutions Windows et SQL Azure. Grâce à « Dallas », les développeurs et les utilisateurs pourront accéder à des données de référence depuis n'importe quelle plateforme, pour construire leurs propres services et mashups (combinaison de plusieurs sources d'informations). Les ressources actuellement disponibles dans « Dallas » sont de type gratuites ou payantes et incluent notamment celles de Navteq, WaveMarket, CitySearch, First American, RiskMetrics Group ou infoUSA.com. Signalons toutefois que tout comme Azure, « Dallas » est, pour l'instant, uniquement disponible en version CTP limitée (Community Technology Preview). « Windows Azure va finir sa période de tests, puis entrer en production le 1er janvier, mais les clients ne seront facturés que début février » a précisé Ray Ozzie. Techniquement Azure sera hébergée dans trois paires de data center à Chicago et San Antonio pour l'Amérique du Nord, à Dublin et Amsterdam pour l'Europe, et à Singapour et Hong Kong pour l'Asie. Microsoft ne précise toutefois pas encore si les clients pourront régionaliser leurs applications. Les start-ups à l'honneur Pour présenter les premiers services développés avec Windows Azure, Microsoft a intelligemment mis en avant ses traditionnels détracteurs : les start-ups de la Silicon Valley et les officines du gouvernement fédéral américain. Automattic, baptisé à San Francisco, utilise, par exemple, Azure pour héberger certains composants de sa populaire plateforme de blogs Wordpress, a expliqué le fondateur de la société, Matt Mullenweg. Autre start-up de San Francisco, Seesmic, propose une version de son service pour Twitter reposant sur Azure et Silverlight. La NASA a publié des images 3D réalisées par le véhicule robot martien et proposées gratuitement au grand public, grâce au service de gestion des données « Dallas ». Le premier DSI fédéral américain, Vivek Kundra, a indiqué que le gouvernement envisage d'accélérer la publication de données à destination du grand public. Il a comparé le potentiel « explosif» de cette solution en termes de services et d'applications à la décision du gouvernement américain d'autoriser l'utilisation des données GPS pour un usage civil. Associer le cloud Azure et les infrastructures classiques Windows Pour démontrer que la plateforme Azure peut s'adapter à tous les besoins, Bob Muglia, responsable de l'activité Server and Tools chez Microsoft, a cité l'outil de recherche web maison, Bing, qui fonctionne sur plus de 100 000 serveurs. Bob Muglia a également annoncé le projet Sydney, qui permettra aux entreprises de connecter leurs propres serveurs à des services Azure. Enfin, Bob Muglia a présenté la bêta AppFabric, un serveur d'applications pour Windows Server et Azure. Avec AppFabric, les développeurs pourront déployer et gérer plus facilement des applications sur des serveurs locaux et sur des services Azure. Cet outil combine les fonctionnalités du serveur d'applications Dublin et la technologie de cache du programme Velocity. Les versions bêta de Sidney et d'AppFabric seront disponibles courant 2010.