Pour le troisième trimestre consécutif, les revenus de Capgemini affichent une croissance. Au premier trimestre 2005, le chiffre d'affaires s'élève à 1,708 Md¤, en hausse de 15,9 % par rapport à la même période de l'exercice précédent. A périmètre et taux de change constants, la progression est de 19,1 %, soit nettement plus que les estimations des analystes.

La répartition des revenus du groupe fait ressortir le dynamisme de l'activité d'infogérance, qui réalise 36 % du CA, contre 28 % il y a un an. La branche conseil perd quatre points, à 14 %, et l'intégration de systèmes et d'applications informatiques passe de 37 à 34 % des revenus.

Si Capgemini affiche une forte croissance, c'est essentiellement grâce à ses performances en Europe. La hausse du CA sur le Vieux Continent est en effet de 22 %, alors qu'elle atteint péniblement 8 % en Amérique du Nord, d'où émanent environ 20 % des revenus du groupe. C'est précisément en Amérique, qui plombe régulièrement les résultats de la SSII, que porteront les efforts au cours de deux prochaines années. Paul Hermelin, le directeur général, a présenté son plan Booster, dont l'objectif principal est le retour à la rentabilité en 2006.

La facture de ce plan, mis en ½uvre par Pierre Danon, arrivé à la fin 2004 en provenance de BT et réputé pour son expérience de réducteur de coûts, devrait atteindre 127 M¤, répartis sur les exercices 2005 et 2006. On peut résumer les mesures envisagées en deux grandes catégories : diminution des dépenses et changement de la politique managériale.

Au chapitre de la réduction des coûts, Capgemini envisage d'inscrire une baisse de 30 % de la sous-traitance liée à une optimisation des ressources internes. Parallèlement, la SSII se tournera davantage vers l'offshore et prévoit de compresser d'un tiers les dépenses liées aux transports et à l'administratif.

Pierre Danon devra également réussir à modifier la culture managériale. En premier lieu, 19 M¤ seront alloués pour la suppression de deux cents postes de direction. Les équipes seront alors réorganisées autour de Salil Parkh, à la direction générale, et Thierry Delaporte, à la direction financière. Ils auront la responsabilité de mettre en ½uvre les préceptes énoncés par les pontes : «Pragmatisme, responsabilisation, rigueur opérationnelle».

Booster est censé permettre à Capgemini d'économiser 125 M¤ et, surtout, à la filiale américaine de se hisser au niveau de rentabilité de ses principaux concurrents en 2007.

En attendant les premières retombées de cette réorganisation, Paul Hermelin a rappelé ses objectifs pour l'exercice en cours : les revenus du groupe devraient croître de 10 % et, comme indiqué au mois de février, la marge opérationnelle est prévue en hausse de 3 %.