L'activité de conseil, on le sait, sur fond de pratiques méthodologiques, est propice à la capitalisation des expériences et des connaissances. Chez BFD, société de conseil en architecture des systèmes d'information, le dispositif de gestion de connaissance est résolument couplé à une organisation reposant sur le coaching. Une relation volontairement dissociée du suivi opérationnel de l'activité, et qui, du même coup, fait tomber les relations hiérarchiques, au profit d'une implication réciproque du coach, consultant confirmé, et de la demie-douzaine de consultants que celui-ci s'engage à accompagner. Comme le décrit Julien Schott, DRH de BFD, «à l'heure où l'on télé-coach tout un chacun en uniformisant les comportements et les compétences, l'organisation et les moyens mis en place chez BFD pour assurer ce mode de coaching personnel visent au contraire à cultiver les originalités et la responsabilité de chacun ». Ces moyens, au delà de rythme des entretiens professionnels (deux par an) et des points réguliers faits entre « coach » et « coachés » sur les missions en cours partent de quatre idées-clés : - la contribution de chacun au capital immatériel de l'entreprise (mise en commun des bonnes pratiques, etc) ; - la mise en exergue de l'expérience des « coachs »; - un plan de formation qui vise autant à étayer le transfert de connaissances qu'à répondre à court terme aux besoins de compétences liés aux missions; - un positionnement clair du rôle et du projet professionnel de chacun, grâce au référentiel des savoir-faire et des métiers de BFD. Un référentiel pour base objective du coaching Certes, la taille de l'équipe de BFD (46 salariés, dont 38 consultants) facilite l'individualisation du suivi. Et l'on pourrait croire la pratique de description détaillée des compétences, à coup de référentiel, réservée à la gestion prévisionnelle de très grandes structures. Mais, insiste Julien Schott, «avec un tel passage au crible des savoir-faire, mais aussi des savoir-être, en tant que facettes capitales du métier de consultant, c'est le côté passablement galvaudé du coaching, basé sur des affinités personnelles ou affectives, qui est évité. Chacun a la possibilité de construire une vision de son propre projet professionnel, sur les bases solides et objectives que sont les exigences du métier». Adopté de façon informelle au fil des années (BFD opère en assistance à maîtrise d'ouvrage auprès du milieu bancaire depuis dix-huit ans), ce style de management non hiérarchique a été précisé depuis que la société a franchi le cap de la trentaine de consultants, et sera entériné en septembre prochain avec une « mise au vert » des managers, histoire de confronter et de consolider leur pratique de coach.