L'annonce des 5000 suppressions de postes par Microsoft au niveau mondial, dont 1400 immédiatement, n'a pas provoqué l'émoi des syndicats français de l'éditeur. « Cette annonce n'a rien de bien nouveau, estime Pascal Vaché, délégué syndical CTFC et représentant du personnel chez Microsoft France. Dans l'entreprise, les taux de départs sont d'environ 7% : les démissions augmentent régulièrement et les licenciements secs sont supérieurs à 3% par an ». Pour étayer son argumentaire, le syndicaliste a fait un calcul : « Si l'on se réfère au chiffre de 5 000 postes supprimés sur 18 mois, et qu'on ramène ce taux sur 12 mois, on obtient un pourcentage de 3,7% de licenciements, un score conforme aux pratiques habituelles de l'éditeur. » Le PDG Steve Ballmer aurait lui-même évoqué, dans la presse américaine, une politique sociale qui consistait à supprimer 7% des effectifs par an afin de renouveler les effectifs : « Il était question, d'après certains articles, de 8,2% de départs volontaires dus à l'usure, et de 4% pour mauvaises performances », rapporte Pascal Vaché. Un seul poste supprimé dans la filiale française La firme aurait donc tendance à réduire régulièrement sa voilure, quitte à réembaucher derrière, de manière à maintenir le volume de ses effectifs. En fait, pour le syndicaliste, l'information à retenir ne porte donc pas sur les réductions de postes, mais sur le gel partiel des embauches dans l'entreprise : « Steve Ballmer a évoqué entre 2000 et 3000 postes non remplacés sur 18 mois C'est à notre sens ce chiffre qui constitue la véritable information », considère le syndicaliste. En France, pour l'instant l'impact est faible et ne concerne qu'un seul et unique poste supprimé. Les représentants du personnel étudient actuellement les possibilités de reclassement qui permettront au salarié concerné d'éviter de passer par la case licenciement. Sur les perspectives d'avenir, la CFTC espère que l'évolution de la crise ne conduira pas Microsoft à déployer un plan d'ampleur comme celui d'HP. En attendant, ils s'attendent à des gels de salaires, comme chez Yahoo, dans la filiale française, Microsoft ayant pour habitude de coller au marché en période de déflation.