En direct de Las Vegas. Retour au salon physique pour l’évènement annuel d’Oracle avec quelques changements néanmoins. La manifestation abandonné le nom OpenWorld pour Cloud World et délaisse San Francisco pour Las Vegas. C’est donc dans la ville du Nevada que des milliers de participants se sont retrouvés pour les dernières annonces de l'éditeur. Et comme d’habitude, elles sont nombreuses aussi dans la partie infrastructure cloud que sur l’applicatif et le développement.

Avec Alloy, OCI passe en marque blanche

Sur le premier thème, Safra Catz, CEO d’Oracle a indiqué dans son discours d’ouverture, « la pandémie a montré le besoin des connexions IT pour les salariés, les clients et les partenaires à travers une plateforme plus performante, sécurisée et durable ». Cette dernière est bien évidemment OCI (Oracle Cloud Infrastructure) qui s’étoffe. L’annonce la plus emblématique est Alloy. « Il s’agit pour nos clients de créer une région OCI au sein de leur datacenter », précise Leo Leung, VP en charge du marketing produit OCI. Concrètement, cette offre s’adresse aux grands intégrateurs, opérateurs télécoms ou éditeurs de logiciels qui souhaitent devenir fournisseur de cloud. Oracle met donc à disposition l’ensemble de son catalogue IaaS, PaaS et SaaS en marque blanche. « Il ne s'agit pas d'une simple revente, mais bien de composer et d'étendre OCI en fonction des marchés adressés » explique Karan Batta, vice-président des produits OCI. Sur la partie administrative comme la facturation, Oracle pousse son ERP Fusion présent sur la plateforme cloud.

Alloy propose l'ensemble de services d'OCI en marque blanche. (Crédit Photo: Oracle)

Avec cette offre, Oracle pense avoir trouvé la parade à la question de la conformité aux différentes régulations comme le RGPD. « Tout peut-être géré en local par le partenaire, ses datacenters, son personnel, sa politique de sécurité et de conformité, le support, la facturation », observe Karan Batta. Une mise au point pour distinguer cette offre par rapport à Cloud dedicated ou Cloud@customer qui sont des solutions gérées par Oracle. Pour accompagner la création des futures régions Alloy, Oracle met en place un cycle de formation sur ses différentes briques cloud. Pour l’instant, Alloy est lancé auprès de partenaires en test, « créer une région demande beaucoup d’investissements », glisse le responsable. Oracle prévoit d’avoir des MVP (minimum viable product) sur Alloy en avril 2023, mais s’attend à ce que la maturité de l’offre ne se passe pas avant au moins « 5 ans », estime Karan Batta.   

Un partenariat avec Nvidia renforcé

Dans le domaine de l’IA et du machine learning, Oracle renforce son partenariat avec Nvidia. Invité sur scène, Jensen Huang, le CEO du spécialiste des accélérateurs (GPU et autres DPU) a rappelé « nous travaillons sur trois piliers : la data (stockage, gestion), le déploiement de modèle d’IA et de machine learning et le développement d’une infrastructure large capable de supporter les deux autres piliers ». C’est donc au sein d’OCI que Nvidia poursuit son partenariat. Deux annonces ont été faites dans ce sens. La première concerne des instances basées sur les GPU A100 v2 80 G pour apporter trois fois plus de performances que les instances précédentes basées sur A100 40 G. Conséquence, l’entraînement des modèles d’IA et de ML en particulier la reconnaissance d’image assistée par ordinateur et le DLRM (bibliothèque pour le deep learning) s’en trouve amélioré. Oracle prévoit aussi en 2023 d’intégrer des instances avec l’accélérateur H100. La seconde annonce est plutôt orientée vers les stations de travail en mode cloud reposant sur le GPU A10 24 Go de Nvidia, « idéal pour la simulation ou le VDI », confie Leo Leung. Ces instances sont disponibles dès à présent.

Jensen Huang, CEO de Nvidia a rappelé que le développement de l'IA et du machine learning repose sur une infrastructure cloud massive. (Crédit Photo: JC)

L’heure est aussi « au besoin de simplification et la capacité à proposer un choix d’options », précise Leo Leung. Souvent utilisé pour du débordement (burst) lors des pics d’activité, le cloud public est toujours difficile à maîtriser. Dans ce cadre, Oracle dévoile le service Unlimited Burstable Instance au sein d’OCI Compute. L’idée est de muscler les VM en cas de besoin, augmentation du nombre de cœurs passant de 1 à 64 ou renforcer la mémoire de manière automatisée. « Cette capacité associée au paiement à l’usage apporte une plus grande simplicité notamment dans des environnements de micro-services » assure le responsable. Ce service devrait être disponible prochainement, mais Oracle n’a pas donné de date.

Des services managés de PRA et pour Kubernetes

La simplification du déploiement du cloud passe également par les services managés. A l’occasion de CloudWorld, l'éditeur a présenté l’offre Full Stack Disaster Recovery, un service géré de reprise d’activité après sinistre. « Nous avons travaillé pour réaliser des PRA sur les différentes régions OCI, gérer le catalogue des ressources, des dépendances, de la base de données », explique Leo Leung. En automatisant au maximum les différentes briques du plan de reprise d’activité depuis la console OCI, Oracle veut « aider les clients à la résilience en simplifiant les tâches », ajoute le dirigeant.

Le service Full Stack Disaster Recovery permet de gérer un ensemble de tâche pour gérer un PRA. (Crédit Photo : Oracle)

Autre point incontournable, Kubernetes, la plateforme d’orchestration de clusters de conteneurs est devenue incontournable, mais souffre « d’une grande complexité » et les entreprises « ne disposent pas nécessairement des équipes IT pour la déployer et la maintenir », assure Leo Leung. D’où la présentation du service OCI Serverless Kubernetes où les clients confient à Oracle la gestion de plusieurs briques des environnements Kubernetes. C’est le cas notamment de la gestion des ressources et de leur mise à l’échelle, mais aussi le management du control plane (serveur d’API, les etcd, les contrôleurs, …) et la mise à jour du data plane (gestion du stockage et des bases de données). Un service déjà proposé par les concurrents hyperscalers qui se sont emparés bien plus tôt de K8's.