L’environnement des conteneurs arrive à maturité au sein des entreprises. La dernière édition du rapport sur l’usage des conteneurs réalisé par Datadog dresse ce constat, notamment sur l’orchestration. Et quand on parle de ce sujet, le nom de Kubernetes arrive en tête. Pas moins de la moitié des sociétés gérant des environnements de conteneurs se sert de Kubernetes que ce soit en propre ou via des services de fournisseurs cloud comme Google Kubernetes Engine (GKE), Azure Kubernetes Service (AKS) ou Amazon Elastic Kubernetes Service (EKS). Le rapport constate que l’adoption de Kubernetes a plus que doublé depuis 2017, et continue de croître régulièrement, sans aucun signe de ralentissement.

Pourquoi un tel engouement ? Les environnements de conteneurs sont devenus plus gros et plus complexes. Le recours à l’orchestration est donc un passage obligé à la fois pour le déploiement, mais aussi pour la gestion de la fiabilité et le passage à l’échelle des applications. Dans le rapport, Datadog constate que plus de 90% des conteneurs sont orchestrés par des solutions comme Kubernetes, Mesos, AWS ECS ou Nomad.

Des points de vigilance : la sur-estimation des ressources IT et la fragmentation

Pour autant dans ce concert de louanges autour de Kubernetes, l’étude pointe quelques aspects négatifs dans l’usage de Kubernetes. Le premier est la sous-utilisation des ressources IT attribuées par la plateforme d’orchestration. Ainsi, près de la moitié des conteneurs (49%) utilise moins de 30% de la capacité allouée. Sur la mémoire, ils sont 45% des conteneurs à consommer moins de 30% des requêtes fixées. Avec ces données, Datadog préconise d’adapter la taille optimale des clusters en fonction de plusieurs éléments comme les évolutions de la charge de travail de l’application ou le délai pour la mise à l’échelle des nœuds.

Autre point à surveiller, les versions utilisées de Kubernetes. Malgré des mises à jour chaque trimestre, l’itération ancrée au sein des entreprises est la v 1.15 qui date de 17 mois. Cela confirme une tendance observée l’année dernière déjà, même si la version la plus populaire datait de seulement 10 mois. Les entreprises s’installent dans une situation de confort en testant différentes versions de Kubernetes et en choisissant de rester sur celle qui est la plus stable. Attention néanmoins à la fragmentation de Kubernetes, comme c'est le cas sur Android dans le mobile.