Un accouchement dans la douleur. Ainsi peut se résumer la procédure d’attribution des fréquences 5G. Après quelques mois de retard, l’Arcep vient de présenter le cahier des charges pour cette procédure. La lecture de ce document montre bien les tensions de ces derniers mois entre les différentes parties.

Ainsi en septembre dernier, Free et Bouygues Telecom étaient vent debout la proposition du régulateur d’allouer un premier bloc de fréquence 40 Mhz acheté à prix fixe puis un système d'enchères a été mis en place pour des tranches supplémentaires de 10 Mhz dans la bande de fréquence dite « bande cœur » entre 3,4 et 3,8 GHz. Ce procédé favorisait mécaniquement les opérateurs les plus importants comme Orange et SFR. Thomas Reynaud directeur général d’Iliad réclamait « au moins 60 MHz ». Les relations entre le gouvernement et l’Arcep étaient aussi un peu tendues. Le premier cherchait un terrain d’entente avec les opérateurs en proposant de mettre en vente des blocs de fréquences de 50 ou 60 MHz.

Vigilance sur le prix de réserve

Le gouvernement a finalement tranché en imposant 4 blocs de fréquences de 50 MHz à prix fixe (certains évoquent un prix de 1,5 milliard d'euros avec des engagements sur la couverture). Puis dans un second temps, les opérateurs pourront compléter leur spectre avec des fréquences additionnelles de 10 MHz en mode enchère avec un prix de réserve fixé par le gouvernement. Sur ce dernier point, le régulateur se déclare « particulièrement vigilant sur ce prix de réserve qui lui sera soumis pour avis » afin d’éviter un effet d’éviction de certains opérateurs. Au total, 310 MHz de fréquences seront allouées.

Ces fréquences sont attribuées pour 15 ans et le régulateur a fixé des points d’étapes pour le déploiement. Le cahier des charges prévoit d’imposer l’ouverture de la « 5G » dans au moins deux villes par opérateur avant la fin 2020. Sur la suite du calendrier, l’Arcep prévoit 3 000 sites en 2022, 8 000 sites en 2024, 10 500 sites en 2025. Avec ce document, les opérateurs ont maintenant plus de visibilité pour leurs investissements dans la 5G. La FFT (Fédération Française des Télécoms) expliquait à l’AFP, « nous investissons déjà 10 milliards d'euros par an et nous devrons maintenir ces capacités d'investissement.»