L'Association pour le Management des Risques et des Assurances de l'Entreprise (AMRAE) vient de publier son « Etat du marché et perspectives 2022 - Assurances des entreprises ». Cette étude annuelle de l'association professionnelle française des risk managers permet de faire le point sur les tendances des assurances avec une différentiation par type de contrats. Parmi ces types de contrats, il y a bien sûr les contrats d'assurances contre les cyber-risques.

D'une manière générale, le marché de l'assurance, sur presque tous les types de contrats, tend à une baisse des capacités des assureurs, une baisse de l'étendue des couvertures de risques mais une augmentation des tarifs de souscription et des franchises. Si, sur quelques créneaux très matures (comme l'assurance automobile), cette tendance générale est amoindrie, avec des stabilités sur certaines évolutions des quatre critères d'analyse, ce n'est clairement pas le cas des cyber-assurances. Sur ces assurances, la baisse des capacités des assureurs et de l'étendue des couvertures de risques associée à une augmentation des tarifs de souscription et des franchises sont particulièrement nettes, parfois jusqu'à un doublement des primes ou des franchises. La garantie « ransomware » se réduit comme peau de chagrin.

Par ailleurs, le marché de la cyber-assurance connaît aujourd'hui une certaine maturité. Les acteurs se concentrent avec, comme conséquence, une raréfaction de l'offre et un niveau d'exigence qui s'accroît considérablement de la part des assureurs. Un acteur au profil particulièrement risqué (notamment dans des secteurs sinistrés tels que la logistique) aura beaucoup de mal à souscrire une cyber-assurance. La procédure de souscription (ou de renouvellement), de la même façon, s'alourdit et doit donc être très anticipée. L'AMRAE avertit : « le point d'équilibre qui permettrait d'envisager un marché de la cyber-assurance stabilisé parait très incertain sur le long terme. »