L'union fait la force. Plusieurs organismes de lutte contre la criminalité incluant le FBI, l'Agence américaine de lutte contre les drogues (DEA), la police néerlandaise avec l'appui d'Europol ont réussi à frapper le darkweb en plein coeur. Après plusieurs mois d'enquêtes et d'actions coordonnées, ces derniers ont en effet réussi à mettre à stopper l'activité d'AlphaBay et de Hansa, deux grandes places de marché du web obscur où sont vendus et achetés plus de 350 000 produits illicites incluant armes à feu, drogues ou encore des outils de malware.

« C'est un succès remarquable pour les autorités européennes et américaines », a déclaré aujourd'hui Rob Wainwright, directeur exécutif d'Europol lors d'une conférence de presse spéciale à Washington DC. « La capacité des trafiquants de drogue et d'autres criminels sérieux à travers le monde a pris un coup sérieux aujourd'hui après une action commune hautement sophistiquée dans plusieurs pays. En agissant ensemble à l'échelle mondiale, la communauté des forces de l'ordre a envoyé un message clair que nous avons les moyens pour identifier la criminalité et la contrer, même dans les zones du web obscur. Encore plus d'opérations sont à venir », a-t-il ajouté dans un communiqué.

Les administrateurs d'AlphaBay et Hansa arrêtés

Cela fait de nombreuses années qu'Europol mène des enquêtes sur les places de marché liées au cybercrime. En 2016, une enquête menée par cet organisme avec l'appui de Bitdefender et des autorités néerlandaises a permis de remonter jusqu'aux lieux d'hébergement de l’infrastructure de Hansa, d'arrêter deux de ses administrateurs en Allemagne et de saisir des serveurs dans ce pays mais aussi aux Pays-Bas et en Lituanie. Ce site a été mis hors ligne le 20 juillet. Dans le même temps, le FBI et la DEA ont mené l'opération « Bayonet » qui a permis d'identifier le créateur et l'administrateur d'AlphaBay, un ressortissant canadien avec un train de vie très luxueux en Thaïlande, et de l'arrêter le 5 juillet. Plusieurs millions de dollars de cryptomonnaie ont été gelés et saisis, de même que des serveurs au Canada et aux Pays-Bas.

En France, le darkweb est également sous surveillance, notamment du centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) localisé dans les locaux du pôle judiciaire de la Gendarmerie Nationale à Cergy-Pontoise et que nous avions eu l'occasion de visiter en janvier dernier.