Avec l'explosion du nombre de données numériques en circulation chaque jour, le nombre croissant de vidéos présentes sur le web, l'apparition de plateformes musicale telle qu'iTunes, les mails, avec la démocratisation du e-commerce et avec l'apparition de réseaux sociaux, les centres de calcul explosent et ne cessent de se développer. D'une importance vitale pour nombre de services sur le net, le New York Times publiait récemment une enquête dénonçant l'empreinte écologique de ces derniers, souvent pointée du doigt comme étant catastrophique pour la planète.

90% de l'énergie gaspillée

Les datacenters peuvent gaspiller jusqu'à 90% de leur énergie. C'est le chiffre effarant publié dans une enquête réalisée par le New York Times. "La plupart des centres de données, à cause de leur conception, gaspillent de façon inappropriée de grandes quantités d'énergie"; les entreprises du monde de l'internet fonctionnent au maximum de leurs capacités, quelle que soit l'heure, quelle que soit la demande" affirme ainsi le journal qui se base sur les dires de plusieurs experts. Les datacenters utiliseraient par ailleurs près de 30 milliards de watts d'électricité, soit l'équivalent de la puissance de 30 centrales nucléaires. Une addition salée pour laquelle les Etats Unis compteraient entre un quart et un tiers de responsabilité.

Pour se prémunir contre une panne de courant qui pourrait être préjudiciable voir catastrophique, les centres de calcul reposent sur plusieurs générateurs fonctionnant au diesel et rejettant des gaz d'échappement dans des quantités largement supérieures aux règlements en vigueur. Selon le New York Times, de nombreux centres seraient même présents sur la liste des principaux pollueurs atmosphériques. En plus de générateurs, la plupart des grands datacenters contiennent des milliers de batteries plomb-acide pour alimenter les ordinateurs en cas d'hypothétique défaillance du réseau qui, aussi brève soit elle, pourrait faire planter les serveurs.  

Cinq années de progrès considérables

Si ces données effrayent, un nombre croissant de centres de calcul prônent pourtant des systèmes plus verts. Le datacenter d'eBay à Delta, dans l'Utah, est certifié LEED Gold (un système de standardisation environnemental américain) et coûte 50% moins cher à exploiter, tout en étant 30% plus efficace que les précédentes installations eBay. Cela est en partie dû à la citerne de refroidissement qui recueille l'eau de pluie et peut ainsi réfrigérer l'immeuble pendant 7000 heures sans avoir à utiliser de courant.

Au cours des cinq dernières années, des progrès notables ont été réalisés en la matière et l'industrie a su relever un certain nombre de défis de taille. Google, Yahoo, Facebook ou encore Microsoft ont eux aussi considérablement amélioré l'efficacité énergétique de leurs parcs de serveurs en repensant leurs systèmes de distribution électrique, en utilisant l'air frais de certains milieux où ils se trouvent ou en utilisant des éléments naturels pour refroidir les serveurs. Le datacenter de Radix, en Suisse, en est un bon exemple et les dernières expérimentations de serveurs en bain d'huile pour favoriser un refroidissement écologique le prouvent aussi. De moins en moins de centres de calcul utilisent en effet les méthodes de free cooling extrêmement consommatrices en énergie.

L'argument écologique, quant à lui, ne cesse de revenir sur le devant de la scène. Conscientes de l'image positive des green technologies, de nombreuses marques aiment se présenter sous un jour écocitoyen. Un argument de taille pour séduire les clients et qui poussent les centre de calculs à revoir leurs stratégies. C'est notamment ce que fait Apple avec son datacenter majoritairement fourni en énergie par un parc solaire situé à proximité.