Dans sa dernière étude sur les salaires technologiques 2020 pratiqués en Ile-de-France, le cabinet Urban Linker note un regain de popularité pour le langage JavaScript. L’écosystème des startups à Paris ne déroge pas à cette tendance générale, avec énormément de recherches de professionnels de JavaScript, qu’ils soient orientés front-end, back-end (avec Node. js donc) ou fullstack. Du fait d’une demande très forte de la part des startups, les profils fullstack JS (soit 39 à 45 K€ de rémunération annuelle pour un junior et jusqu’à 70 K€ voire plus pour un Lead fullstack en Ile-de-France) sont en effet parmi les plus pénuriques du marché des nouvelles technologies, souligne Urban Linker. Le cabinet note tout de même qu’une expertise purement front à un niveau senior ou Lead développeur, est valorisée de la même manière que celle des profils fullstack. Autre fait notable: la différence de salaires entre les développeurs front et ceux qui codent uniquement en Node.js semble très légère, mais elle n’est pas pas insignifiante en particulier pour les profils juniors. L’étude souligne que lorsque les profils Node.js se seniorisent, ils ne se cantonnent pas à la partie serveur d’une application web et deviennent fullstack. Assez logiquement, la maîtrise de Node.js en plus d’un framework front favorise des salaires plus élevés que la moyenne.

Au rang des professions les mieux rétribuées dans le domaine du développement, on trouve également les spécialistes de PHP (32 à 42 K€ au démarrage et jusqu’à 64 K€ pour un senior de 5 ans et plus) . Toutefois, seuls les profils qui possèdent une expertise forte de Symfony ou Laravel sont les mieux valorisés. Des connaissances front-end, une expérience de la forte volumétrie ainsi qu’en production sur une appli SaaS ayant connu un fort scaling peuvent jouer dans la balance. Des compétences DevOps ainsi qu’une expérience de lead d’une équipe sont susceptibles de faire monter les enchères.

Systématiquement associé à son framework Rails, dont la version 6 est d’ailleurs sortie en 2019, Ruby continue d’être un choix très largement répandu dans le milieu des startups.  La demande excède très largement l’offre et le marché est hautement pénurique, un phénomène accentué par la domination des freelances. Cette situation induit des fourchettes de salaires ( à partir de 36 K€ pour un junior et jusqu’à 67K€ voire plus pour profil senior)  sensiblement plus élevées que les moyennes pour d’autres langages. A l’inverse, les technologies Microsoft ne sont pas les plus répandues chez les acteurs de la tech, a l’exception des développeurs de .Net Core. En raison de   leur rareté, leurs salaires sont assez comparables à ce qu’on observe pour d’autres langages web.

Egalement bien loties, les compétences autour de Java, un langage extrêmement rassurant et répandu, associé à une communauté forte et des performances élevées.  Selon les types de sociétés, les profils avec une expertise forte ou des rôles importants de Lead dépassent les 70k€ de salaire ; A noter que la plupart des recherches ont une orientation fullstack : majoritairement Java/Angular.js et parfois Java/React.

Cela vaut aussi pour les développeurs Python et ses frameworks  toujours autant utilisés par les ingénieurs data. Dans ce domaine, les recherches s’avèrent très compliquées et le marché est même franchement tendu dès lors qu’il s’agit de recruter des talents de bon niveau. Les fourchettes de salaires observées  (à partir de 38 Ke et jusqu’à 67 K€ ) sont mêmes parmi les plus élevées des différents langages analysés dans cette grille des rémunérations.

Go, iOS/Android et DevOps en bonne place

De son côté, si la communauté de développeurs Go, le langage  de Google, demeure restreinte à Paris, il est en croissance  et  emporte une adhésion forte  Aujourd’hui, les profils juniors sont recrutés à des salaires comparables à ceux d’autres langages web, analyse Urban Linker.  Certains rares développeurs présentent plusieurs années d’expérience en production sur Go, avec de forts enjeux techniques. Ces profils peuvent aisément atteindre 65k€ à 70k€ sur des postes seniors et/ou de Lead.

De leur côté, les fourchettes de salaire indiquées pour les développeurs juniors d’applications mobiles natives, sous iOS et Android sont en moyenne un peu moins élevées (soit entre 35 à 43K€) que ceux des développeurs dans la plupart des langages backend. Cela s’explique par un marché légèrement moins tendu. Sauf exceptions, les développeurs mobiles dans les startups sont effectivement moins nombreux que les développeurs web. Toutefois, a mesure que les candidats gagnent en expérience, l’écart de salaire avec les autres langages web tend à disparaître. Quant à la double compétence iOS et Android, elle est un facteur qui favorise un salaire au-dessus de la moyenne. Toutefois, Urban Linker recommande de surveiller React Native, une technologie aux performances proches de celles des applications mobiles natives qui pourrait faire de l’ombre à ce type de spécialistes.

Enfin, les DevOps figurent eux aussi en très bonne place côté salaires. La  demande n’a pas faibli et la tension sur ces profils semble même s’être renforcée. Les recrutements en 2019 dans l’écosystème startup  indiquent que les profils DevOps sont parmi les salaires les plus élevés de la tech – notamment pour les Lead DevOps qui touchent en moyenne 8k€ de plus qu’un profil senior;