Bien que centré sur le patient, le DMP devrait être, selon la Mission, avant tout un outil entre les mains des seuls médecins (comme n'importe quelle GRC est « centrée client » mais pilotée par les commerciaux), ce qui va à l'encontre de la conception de « dossier géré par et pour le patient », délivrant des autorisations d'accès à tel ou tel thérapeute, qui prévalait jusqu'à présent. Autre évidence rabâchée par tous les professionnels depuis des années, le rapport préconise d'aborder le DMP comme un projet en évolution forte, interopérable et interfacé avec de multiples outils tiers, et non pas un outil « clé en mains » global et globalisant. Le DMP pourrait ainsi ne contenir que des index et des pointeurs vers des informations stockées chez des médecins ou des établissements de soins, sans redondance. Le patient n'aurait accès à son propre dossier finalement que dans un second temps, pour sa propre information et la régulation du partage (avec le très controversé problème du masquage d'informations sensibles). La première action du patient serait toutefois d'autoriser le principe du partage et donc d'adhérer à un système de DMP. La mise en place d'un outil collaboratif suppose à la base une collaboration de professionnels. Cela implique des modifications importantes dans les rapports entre médecins et autres thérapeutes libéraux. Le partage lui-même pourrait être opéré via un outil collaboratif au sens strict ou bien via une communication de type point-à-point (messagerie sécurisée ou échange pair-à-pair). La sécurité et la garantie de confidentialité restent bien sûr des éléments essentiels du projet. A commencer par l'identification forte des patients (notamment via un identifiant national de santé distinct du numéro de sécurité sociale). Du passé, faire table rase ?