En direct de San Francisco - L'écosystème de partenaires et d'éditeurs indépendants réuni autour de la plateforme de Salesforce.com continue à s'étoffer très régulièrement. Le site Appexchange de l'éditeur américain totalisait hier 2 088 applications complémentaires à ses logiciels de CRM, dont 44% téléchargeables gratuitement. Le compteur du site, qui s'incrémente avec la régularité d'un métronome, indiquait plus de 2 millions d'installations en affichant au fil de l'eau les cinq derniers logiciels installés. La diversité des noms d'applications atteste de la variété du choix : au hasard des consultations, on trouvait Skype for Salesforce, Timba Surveys by Altrimetric, DocuSign Electronic Signature, Enabler for Excel, Emma Email Marketing ou encore Integrate.Drive, ce dernier logiciel proposant de connecter des apps Salesforce à Google Drive.

Sur Dreamforce 2013, plus de 350 de ces partenaires avaient réservé un stand sur l'un des deux halls d'exposition. Parmi eux figuraient trois éditeurs français : d'une part Cameleon Software, dont le configurateur de produits s'intègre depuis plusieurs années avec Salesforce, d'autre part deux sociétés qui viennent de lancer des applications, Nomalys et Galigeo. La première vient de mettre sur l'App Store et sur Google Play une app mobile qui se connecte au CRM de Salesforce pour récupérer les données et les représenter sous forme de mind map. Les objets métiers (contacts, opportunité, événements, tâches, rapports, feedbacks, etc.) sont visualisés très clairement, reliés les uns aux autres en étoile. « C'est une vue intuitive, en un coup d'oeil, je vois mon système d'information », expose Céline Blanc, directrice commerciale et marketing de Nomalys.

Tout un écosystème français s'est déplacé sur Dreamforce

L'application d'origine de Nomalys existe depuis 2009 et fonctionne avec différents logiciels de CRM, de GED et d'ERP. Sa version mobile sous iOS et Android pour Salesforce a vite trouvé son public sur Dreamforce, la société ayant déjà récupéré plusieurs centaines de contacts et enregistré un millier de téléchargements. Il est vrai qu'elle est proposée gratuitement à l'essai pendant 30 jours. La période se prolonge d'une offre de lancement de 29 euros par utilisateur et par mois en version illimitée, avec géolocalisation des prospects et fonctions utilisables aussi hors connexion.  La synchronisation avec les données se fait via un module disponible sur AppExchange.

De son côté, Galigeo met en valeur la dimension géographique des données BI et de CRM. L'éditeur vient de publier son application Sell*Where - Visit Planning sur la place AppExchange de Salesforce. Celle-ci permet à une force de vente, ou à tout autre équipe se déplaçant sur le terrain, de préparer ses visites, de faire de la sectorisation de territoires et d'affecter des prospects ou des dossiers. Elle est proposée à 19 dollars par utilisateur et par mois. La société française créée en 2001 possède des bureaux au Canada, en Allemagne et à New York. Elle aussi a enregistré de bons contacts sur Dreamforce, nous a confirmé son président et CEO, Christian Tapia. Il a par ailleurs noté l'importance de la délégation française qui, comme lui, a fait le voyage à San Francisco, « c'est tout un écosystème de l'informatique cloud qui s'est déplacé sur Dreamforce », a-t-il souligné.

Parmi les logiciels exposés figuraient différentes solutions de centre d'appels à associer à Salesforce. A noter, parmi celles-ci, l'offre de CTI du Britannique NewVoiceMedia proposée sur AppExchange, application multitenant mise à jour toutes les deux semaines. Elle permet de créer des workflows autour des appels entrants que les clients peuvent modifier eux-mêmes. L'une de ses particularités est sa mise en place rapide, de 2 jours à 1 mois selon la taille du client. L'éditeur se lance régulièrement des défis pour réduire le temps de déploiement. Son dernier record s'établissait à 30 minutes. Sur Dreamforce 2013, il l'a descendu à 20 minutes 8 secondes, a indiqué Siobhan Davis, l'un de ses consultants.

Défis en tout genre pour les développeurs

Avec Salesforce 1, l'évolution de la plateforme annoncée cette semaine, la société de Marc Benioff devrait susciter d'autres vocations parmi les éditeurs, Salesforce ayant multiplié le nombre de ses API exposées (en Rest ou Soap) et les appels du pied aux développeurs. Sur Dreamforce 2013, à San Francisco, un étage entier du hall Moscone West était dévolu à la Developer Zone, pour la deuxième année. Les années précédentes, l'espace était bien moindre. Salesforce1 et ses différentes composantes y étaient bien sûr présentées : Force.com, Heroku, ExactTarget et Mobile Services, ainsi que les outils de sécurité. Cette année, un espace était aussi consacré aux objets connectés et à leurs possibilités d'intégration avec Salesforce, avec l'appui de partenaires tels que ARM, Xively, 2lemetry ou Devicify, notamment. Un domaine nouveau pour 95% des développeurs qui ont fréquenté l'espace, selon son animateur Reid Carlberg, directeur et évangéliste chez Salesforce, qui a mis le mini-PC Raspberry Pi à contribution pour quelques démonstrations.

Un peu plus loin, la communauté des développeurs animait son propre espace, avec carte blanche sur le programme. La Dev Zone comprenait aussi un stand de consultation technique où les entreprises pouvaient confier les problèmes rencontrés à l'oreille d'un expert. Et un peu partout, des défis : ici, des applications à réaliser en une demi-heure chrono (1 500 développeurs s'y étaient essayés au 3ème jour), là, des battles entre deux adversaires, à qui livrera le plus vite une app mobile, chacun armé d'outils différents (d'un côté AngularJS, de l'autre JavaScript, par exemple). Ou encore, des mini-hacks avec MacBookAir à la clé (là encore 1 200 personnes en une journée). Sans oublier le fameux hackathon doté de 1 million de dollars qui s'est achevé mercredi à 18 heures et dont les résultats doivent être dévoilés jeudi à 15 heures (*). Parmi les inscrits figuraient des candidats français dont une équipe dépêchée par l'école d'ingénieurs Insa de Lyon.

Equipe de l'école INSA de Lyon sur le Hackaton de Dreamforce 2013
L'équipe d'élèves envoyée par l'école Insa de Lyon
en plein développement à une heure de la fin du Hackathon
sur Dreamforce 2013, à San Francisco. (crédit : LMI)