(Source EuroTMT ) En présentant les comptes annuels de son groupe la semaine dernière, Martin Bouygues avait réservé une surprise. Il a annoncé que sa filiale mobile allait investir quelques dizaines de millions d'euros pour déployer sa propre infrastructure FTTH, c'est à dire de la fibre optique jusqu'à l'abonné. Cet investissement modeste ne concerne que Paris, la capitale étant la seule municipalité disposant d'infrastructures de génie civile permettant de déployer un réseau optique à moindre coût. Si cette annonce confirme l'ambition de Bouygues Télécom de compter dans le haut et le très haut débit fixe, elle suscite pourtant quelques interrogations. Pour entrer sur le marché du haut débit, l'opérateur mobile avait acquis les infrastructures du FAI Club-Internet, après le rachat de ce dernier par SFR. L'opération avait été suivie par la signature d'une alliance avec le câblo-opérateur Numéricâble, lui permettant d'utiliser l'infrastructure à très haut débit déjà déployée par ce dernier (ou en cours de rénovation). Un réseau propre indispensable Cette infrastructure pouvait paraître suffisante pour Bouygues Télécom, compte tenu de ses objectifs. D'autant que Numéricâble dispose d'une bonne implantation à Paris et en région parisienne. Cette infrastructure est manifestement insuffisante aujourd'hui pour Bouygues Telecoms, qui compte donc déployer un réseau en propre. Or, dans le même temps, Martin Bouygues a aussi tenu des propos critiques envers l'Arcep. Il a indiqué que le groupe comptait saisir le Conseil d'Etat pour faire modifier le cadre réglementaire mis au point par l'autorité des télécoms pour encadrer le déploiement du FTTH dans les zones très denses. Photo : Martin Bouygues (D.R.)