L'initiative européenne Gaia-X vise à développer une offre cloud souveraine. Plutôt qu'un projet de développement d'une offre technologique, l'idée est plus de normaliser des offres existantes ou suscitées. Les travaux ne se poursuivent pas sans heurts, les critiques arrivant plus vite que les offres labellisées, notamment parce que acteurs américains et chinois s'y invitent. Depuis décembre 2020, un Hub France a été créé sous l'impulsion de Cédric O, le secrétaire d'État au Numérique, et l'égide de plusieurs organisations dont le Cigref. Les membres du Hub France ne s'étaient jusqu'à présent réunis que virtuellement, crise sanitaire oblige. Mais, le vendredi 18 mars 2022 a pu enfin se tenir une réunion plénière en présentiel (en mode hybride avec relai en ligne), en l'occurrence au centre des congrès Mendès-France, sur le site de Bercy du Ministère des Finances.

Les premiers résultats pratiques ont pu être présentés, en l'occurrence les travaux des groupes de travail sectoriels agriculture (le Agdatahub), mobilité (projet Eona-X), énergie (Omega-X) et éducation / compétences (Prometheus-X). Deux nouveaux groupes de travail sectoriels sont actuellement en train d'être fondés : automobile et tourisme. Tous les travaux en cours au sein du Hub France comme de l'ensemble de l'initiative Gaia-X sont évidement en cohérence avec la réglementation en cours d'adoption au niveau européen, notamment les Data Act, Digital Markets Act (DMA), Digital Services Act (DSA) et Data Governance Act. Gaia-X vise notamment à proposer un cadre formel (Trust Framework) pour gérer la confiance dans des services fédérés. « Les parties prenantes de Gaia-X ont exprimé le besoin de pouvoir contrôler où sont stockées et traitées les données, par qui, et dans quel but, et de pouvoir déplacer les données en toute confiance. C'est ce que le Trust Framework de Gaia-X permet de réaliser, de manière sécurisée, scalable et mesurable » a souligné Pierre Gronlier, CTO de l'Association Gaia-X.

Au cours du séminaire, Pearse O'Donohue, directeur pour les réseaux du futur à la Direction Générale Connect de la Commission Européenne, est intervenu pour souligner l'importance des travaux en cours : « la Commission européenne compte sur les normes et les labels définis par Gaia-X, sinon la stratégie du cloud sera un rêve inventé par les bureaucrates de Bruxelles ». De son côté, Thomas Courbe, Directeur général des entreprises au ministère des Finances, a rappelé : « nous n'aurons pas de souveraineté numérique si les espaces de données ne sont pas maîtrisés à la fois sur le plan technologique et des savoir-faire. »