Le monde de l'open source a désormais son école : l'EOF (école ouverte francophone), une association qui a lancé sa première session de formation au mois de janvier. Cette formation se déroule entièrement à distance, selon le même mode de fonctionnement que les communautés du logiciel libre. Elle s'adresse essentiellement à des informaticiens qui peuvent la suivre en formation continue. « Notre cursus est par exemple particulièrement adapté, pour un responsable informatique habitué à des environnements propriétaires qui doit conduire des projets de migration open source. Il lui apportera tous les fondamentaux pour maîtriser cette mission, même si il s'appuie sur un prestataire pour sa réalisation », explique Alix Mascret, président de l'EOF. Comme l'indique ce dernier, l'école a pour vocation de donner à ses étudiants les connaissances pour participer à un projet open source. Elle vise aussi à enseigner et promouvoir l'utilisation de ressources éclatées entre différents environnements distants. « Cette capacité à travailler en réseau est un facteur de compétitivité », justifie Alix Mascret. « En intégrant les ressources de communautés virtuelles, un informaticien seul dans une PME, fait bénéficier à son entreprise de l'aide de beaucoup d'autres informaticiens ». L'EOF propose un périple pédagogique de 300 heures -à mener au rythme d'une quinzaine d'heures par semaine- dans le monde du libre, avec un enseignement répartis en modules (usages, de l'Internet, systèmes, réseaux et sécurité, intégration et développement d'applications, etc). Les étudiants se voient proposer un tutorat quotidien par l'équipe pédagogique (14 professionnels de SSII ou de l'enseignement) qui n'est constituée que de bénévoles, sur cette session. Ils travaillent seuls ou par projets et communiquent via tous les outils fournis par l'Internet : IRC, messageries instantanées, forum, etc. La « promo » 2006 est constituée de onze élèves, ayant différents profils. Il y a notamment des informaticiens salariés dans des SSII, un enseignant, un étudiant en licence informatique et deux créateurs d'entreprises, soucieux d'appréhender le travail à distance avec les communautés libres. Tous ont dû s'acquitter d'un coût pédagogique allant de 1500 (financement privé) à 3000 euros (financement par un organisme collecteur de branche professionnelle). Suite à cette première session, l'objectif de l'EOF est d'en ouvrir une deuxième d'ici au mois de juillet, avec quinze à vingt personnes maximum. L'école travaille aussi à la mise en place d'un « conseil scientifique » avec des représentants du monde du logiciel libre en vue de faire reconnaître sa formation et réfléchit à l'éventualité d'en faire un diplôme universitaire. Son président est aussi attaché à tirer très vite des bilans avec ses premiers étudiants afin d'apporter des adaptations jugées intéressantes à son cursus. Passionné d'open source, Alix Mascret, informaticien et enseignant, porte ce projet depuis 2003. Son idée s'est concrétisée notamment grâce aux subventions -98 000 euros- décrochées en 2004 suite à un concours organisé par la Région Limousin et l'Europe pour aider des actions innovantes. Ces fonds lui ont permis d'accélérer le développement des fondements de l'EOF : la plate-forme de formation à distance Amarante, mise au point en partenariat avec l'ENST (Ecole nationale supérieure des télécom) et ses contenus pédagogiques, élaborés notamment avec Oasif, un outil de scénarisation et de modélisation de sessions de formation.