Google souhaite que les gouvernements et les entreprises IT du monde entier adoptent une approche standard du traitement des questions relatives à la vie privée sur le Web. C'est la position que doit défendre Peter Fleischer, le conseiller juridique du groupe, devant une conférence organisée à Strasbourg par l'Unesco. Selon le juriste, les organisations internationales et les entreprises privées doivent dialoguer davantage sur les questions de respect de la vie privée dans le but de définir un standard. Si le groupe esquisse les contours de ce que devrait être ce standard (le produit d'une auto-régulation des entreprises, amélioré par les lois existantes et éventuellement de nouvelles), il refuse d'être trop précis : « nous ne voulons pas décider qui fait quoi, ou ce que sont ces standards car ils doivent être le résultat d'un effort collaboratif », précise ainsi le porte-parole du géant de Mountain View. Google semble prendre modèle sur les travaux de l'Apec, la coopération économique Asie-Pacifique, qui a élaboré un ensemble de neuf règles relatives au traitement de la vie privée. Ces mesures font néanmoins l'objet de critiques en raison de leur caractère flou et ne sont que partiellement mises en place par les membres de l'Apec, explique David Bradshaw, analyste pour Ovum. Les exigences de l'UE en matière de protection de la vie privée vont, en outre, au-delà ces principes posés par l'Apec. De fait « Google ne peut espérer que l'Union européenne et tous les pays qui disposent de standards supérieurs acceptent de les revoir à baisse pour les aligner sur ceux de l'Apec », poursuit-il. L'initiative de Google est d'autant plus remarquable que le moteur de recherche a, encore récemment, fait l'objet de nombreuses critiques sur son traitement des données personnelles de ses utilisateurs. En juin, le groupe acceptait de ramener la durée de conservation des logs à 18 mois après avoir essuyé les foudres d'un groupe de travail de l'Union européenne. Au cours du même mois, l'ONG Privacy International jugeait Google « hostile à la vie privée » et pointait du doigt « la surveillance totale des utilisateurs ».