Après confinement, un deuxième mot clé ressort de la crise sanitaire que la France a traversé - mais ce n'est pas fini - : télétravail. Jamais en effet la possibilité de travailler à distance depuis son domicile pour répondre à ses besoins professionnels n'avait été aussi mise en avant, à la fois par le Gouvernement et les entreprises elles-mêmes, qu'elles soient d'ailleurs contraintes ou volontaires, non sans provoquer pour les salariés des abus et soucis d'ordre psychologique.  Il est donc logique que la part du télétravail bondisse dans l'organisation et qu'il soit poussé en France, tant au niveau national que local. C'est le cas dans la région Grand Ouest au regard des chiffres publiés dans une dernière enquête menée par l'Observatoire Régional de l'Economie Numérique du 15 au 22 avril 2020 en Pays de la Loire et Bretagne. Parmi les entreprises concernées, un zoom a été fait par l'association de professionnels IT ADN Ouest pour resserrer les indicateurs sur ces 164 membres, aussi bien prestataires qu'entreprises utilisatrices.

Parmi les faits marquants de l'étude, il ressort que la quasi-totalité des structures ont mis en place le télétravail. « De manière cohérente avec l’étude nationale du Syntec, 97% des structures ont recours au télétravail en Pays de la Loire et Bretagne », peut-on lire dans l'enquête. Plus surprenant sans doute, 56% des entreprises ont mis la totalité de leurs effectifs en télétravail. Parmi les différentes facteurs expliquant ce phénomène, la nature même des entreprises ayant répondu doit être prise en compte dans la mesure où les entreprises de plus de 250 salariés ne représentent « que » 31% des répondants. Ainsi, la part des entreprises pouvant instaurer un télétravail intégral s'avère a priori plus simple pour celles ayant moins de salariés que celles dépassant les 500 voire les 1 000 collaborateurs.

Des projets d'embauche différés pour la moitié des entreprises

Concernant le recours à des mesures de chômage partiel ou technique, près de 55% des entreprises se disent concernées alors qu'elles sont environ 45% à avoir opté pour de la mise en congés ou RTT obligatoire. « 88,4% des entreprises sont assez solides pour ne pas envisager une renégociation de crédit », souligne par ailleurs l'étude. « La vision régionale est alignée sur la vision nationale du Syntec, plus de 70% des chefs d'entreprises vivent une baisse d'activité ». En termes de pression financière, il semble qu'il reste encore de la marge pour les entreprises IT dans le Grand Ouest avec plus de 60% des répondants faisant état d'une trésorerie solide et, dans une même proportion, parvenant à maintenir leurs contrats clients. En termes d'impact sur le chiffre d'affaires, ce dernier est estimé de 10% à 30% pour la moitié des entreprises. Si le chiffre d'affaires tient - peu ou proue - bon, les perspectives de recrutement dans cette période de crise apparaissent significativement remises en cause.

Ainsi, on apprend que 50% des entreprises ont choisi de différer leurs projets d'embauche, même si dans le même temps elles sont un peu plus d'un tiers (37%) à confirmer leurs engagements de recruter. La crise actuelle va-t-elle contraindre les entreprises à mettre un terme à des contrats pour certains salariés ? A cette question, les entreprises se montrent rassurantes, 75% d'entre elles ne prévoyant pas de le faire, sachant qu'elles sont un peu moins de 8% à indiquer passer à l'acte.

Concernant une date de retour à une activité « normale », les entreprises apparaissent plutôt optimistes avec 60% qui pensent que la situation va aller vers une nette amélioration, même si celle-ci n'est pas attendue avec septembre voire d'ici la fin d'année 2020. « Mes clients principalement dans l'agroalimentaire maintiennent leur dynamique de transformation numérique et anticipent déjà le redémarrage des activités comme la sandwicherie », indique Christine Maucourt, fondatrice d'Osallia, dans un testimonial. Espérons que ce rebond soit de bon augure pour une reprise conséquente et multi-sectorielle bien que de nombreux observateurs émettent des doutes et ne tablent pas, comme dans le secteur aérien, avec un retour à la normal avant 2022 voire 2023.