Hervé Novelli et Nathalie Kosciusko-Morizet, respectivement secrétaires d'Etat aux PME et à l'Economie numérique, en ont appelé à Microsoft et Google, ce matin à Bercy, pour donner une nouvelle impulsion au Passeport pour l'économie numérique, créé en novembre 2006. Eric Boustouller, PDG de Microsoft France, déjà partenaire de l'initiative, et Mats Carduner, directeur général Europe du Sud de Google, sont venus présenter leur contribution. Celle-ci se concrétise par la fourniture d'outils et de formations mises à la disposition du Cefac, le centre de formation qui anime le programme. Au menu, des sessions pour créer un site Internet, faire connaître sa marque, attirer plus d'audience, améliorer la performance de son site, ou faire du commerce sur Internet. Pour ces deux grands acteurs, c'est une occasion de plus de renforcer leur visibilité auprès des petites entreprises. Destiné à accélérer l'informatisation des très petites entreprises, le Passeport ne se diffuse pas aussi vite que souhaité dans le tissu des TPE françaises. Lors de son lancement, Renaud Dutreil, prédécesseur d'Hervé Novelli, espérait que 200 000 TPE s'inscrivent en deux ans à cette démarche de sensibilisation et de formation gratuite, donnant accès à des offres packagées promotionnelles pour s'équiper. Or, au 5 mars 2009, un peu moins de 42 000 entreprises avaient ouvert un compte. Et parmi elles, seules 22 212 s'étaient vu délivrer un passeport, après avoir suivi au moins trois modules de formation parmi les dix-huit proposés (*). Hervé Novelli reconnaît que « la mise en place a été très progressive ». Il convient donc de relancer la machine à un moment où, en outre, les acteurs de l'IT et les pouvoirs publics aimeraient convaincre que l'outil informatique bien maîtrisé peut contribuer à accroître la productivité et la réactivité des entreprises. Un référentiel des offres pour tirer la qualité vers le haut Le 4 février dernier, sur le salon des entrepreneurs, Hervé Novelli a donc prolongé jusqu'au 31 décembre 2011 la convention d'engagement avec le Cefac, qui orchestre la mise en oeuvre du programme. Et ce matin, Nathalie Kosciusko-Morizet a rappelé les mesures prévues dans le plan France numérique 2012 pour renforcer les actions autour du Passeport pour l'économie numérique. Le nombre de conseillers et d'animateurs chargés de sa promotion et de son encadrement va passer de quelque 700 à un millier et les formations vont être approfondies : « Nous allons dépasser l'initiation pour aborder des sujets plus pointus ». La secrétaire d'Etat a également annoncé la mise en place d'un groupe de travail avec les CCI, les chambres de métiers et les associations de formation, à partir d'avril, en vue de constituer un référentiel métier pour augmenter la visibilité des offres proposées : « Nous voulons tirer la qualité vers le haut et mieux présenter les compétences des accompagnateurs TIC. » Il s'agit aussi identifier les points de blocage du programme et les raisons pour lesquelles les TPE n'y vont pas. Un tableau de bord pour suivre l'avancée de France numérique 2012 « Nous voulons toucher l'ensemble des TPE, mais toutes ne sont pas reliées à un réseau. Si 100 000 à 150 000 d'entre elles ont un passeport dans trois ans, ce sera bien », a admis Hervé Novelli. « Nous avons un problème de communication dans ce domaine, a reconnu dans la foulée Nathalie Kosciusko-Morizet. Nous avons beaucoup d'éléments macro-économiques [sur l'écart entre les économies très informatisées et les autres], mais pas assez d'éléments micro-économiques pour démontrer à la TPE ce que l'équipement informatique peut lui apporter en termes de compétitivité et de développement du chiffre d'affaires. Il nous manque des chiffres qui parlent à ce public. » Dans le même esprit, la secrétaire d'Etat rappelle par ailleurs son intention de communiquer régulièrement sur l'avancée du plan France Numérique 2012 en donnant accès à un tableau de bord qui permettra de cliquer sur les différentes actions pour juger de la progression effectuée.