L’école de développeurs Holberton School, créée à San Francisco par trois Français, vient d’ouvrir la procédure d’admission pour sa 2ème promotion d’étudiants qui doit démarrer en octobre prochain, la première ayant débuté en janvier dernier. Automatisé pour une part, ce programme de sélection est basé sur des tests informatiques que les postulants effectuent en ligne. Pour les fondateurs de l’école, qui ont la volonté de promouvoir largement la diversité parmi leurs étudiants en retirant toutes barrières à l’entrée, tant sur les compétences requises (aucun niveau d’études particulier n’est requis) que sur l’âge, la répartition hommes/femmes ou l’origine sociale, ce mode de sélection semi-automatisé a déjà montré son efficacité sur la 1ère promotion d’étudiants.

« C’est en grande partie grâce à lui que nous avons réussi à obtenir un pourcentage de femmes très haut par rapport au reste de l’industrie », nous a notamment confirmé Sylvain Kalache en pointant les 40% d’étudiantes réunies sur ce premier batch. Un pourcentage qui, en outre, s’est accentué au fil de la procédure. « Au début du processus d’inscription, les femmes représentaient 23% et à la fin, 40% », précise le co-fondateur de l’école qui rappelle que l'établissement doit son nom à l’une des six programmeuses de l’Eniac (1er ordinateur électronique), Betty Holberton.

La collaboration, un élément important de l'apprentissage

La tendance est encore plus flagrante sur le programme d’admission de la 2ème promotion qui fait actuellement apparaître 80% de candidates féminines. La procédure n’en étant qu’à ses tout premiers stades, ce pourcentage n’est toutefois pas définitif. Néanmoins, l’idée reçue selon laquelle les femmes ne s’intéressent pas suffisamment aux métiers de l’informatique va sans doute devoir être révisée. Plus généralement, sur la première promotion ouverte par Holberton School en janvier dernier, l’âge des étudiants varie de 17 à 55 ans et leur profil va de l’employé de la grande distribution à l’entrepreneur expérimenté, indique Sylvain Kalache. La diversité culturelle est également très bien représentée et elle s’est composée naturellement via le processus de sélection opéré par des algorithmes informatiques. Le co-fondateur estime par ailleurs que la façon de communiquer joue aussi un rôle important. « Nous veillons par exemple à avoir une communication « gender-neutral », au contraire de beaucoup de sites d’école d’ingénieurs qui, selon lui, s’adressent clairement à une clientèle masculine.

Pour participer au programme de sélection, il n'est requis ni connaissances techniques ni expérience de la programmation, assure la direction d’Holberton School dans un communiqué. Après avoir rempli un formulaire, les postulants doivent réaliser à leur propre rythme de petits tests et projets. Suit un challenge pas-à-pas ayant pour objectif la création d’un site web. « A ce stade, les candidats sont encouragés à commencer à collaborer, un élément important de l’apprentissage au sein de l’école », est-il rappelé. La dernière étape consiste en un entretien avec le postulant, sur site ou via une session Skype. « En utilisant des processus automatisés, nous avons sélectionné les personnalités les plus douées et motivées et qui correspondent le mieux à notre programme orienté sur la résolution de problèmes », souligne dans le communiqué Julien Barbier, co-fondateur de l’école en insistant sur la diversité ainsi obtenue.