Si la technologie Blockchain est associée dans les esprits à la monnaie virtuelle Bitcoin, elle peut être utilisée plus largement pour bien d’autres transactions. Pour avancer dans cette voie, la Fondation Linux vient de prendre la tête d’une initiative à laquelle participent à la fois des acteurs du monde IT, dont IBM, Cisco, Intel, VMware et Digital Asset, et des groupes du secteur banque/finance. L’objectif est de développer, sous le nom d’Hyperledger, un framework open source de « grand livre comptable » (le mot ledger est utilisé en anglais) distribué en temps réel qui permettra aux développeurs de bâtir des applications et des plateformes pour gérer les transactions. Parmi les acteurs du monde de la finance ayant rejoint le projet figurent, derrière la start-up fintech new-yorkaise R3, le London Stock Exchange Group, J.P. Morgan, Wells Fargo, Swift, ANZ Bank ou encore Mitsubishi Financial Group.

Dans le cas des échanges bitcoins, la technologie Blockchain enregistre de façon distribuée toutes les transactions, de façon permanente, sous une forme accessible à tous, ainsi que le rappelait il y a quelques temps Marc Andreessen, de la firme d’investissement Andreessen Horowitz qui a investi plusieurs millions de dollars dans des start-ups bitcoin.

Une technologie amenée à transformer de nombreuses industries

L’initiative « The blockchain for business » menée par la Fondation Linux se prépare pour 2016. Plusieurs de ses membres fondateurs ont déjà réalisé des efforts de R&D considérables dans l’exploration des applications blockchain pour l’industrie. IBM prévoit de contribuer à cette nouvelle communauté open source des dizaines de milliers de ligne de code puisées dans ses ressources existantes. Le nom du projet, Hyperledger, est apporté par Digital Asset qui fournit aussi du code et des ressources développeurs. La start-up R3 contribue par son framework d’architecture de transaction financière conçu spécifiquement pour répondre aux besoins des banques et institutions financières.

« Les grands livres distribués sont sur le point de transformer de nombreuses industries, depuis le secteur bancaire jusqu’aux transports de marchandises en passant par l’Internet des objets », expose Jim Zemlin, directeur exécutif de la Fondation Linux, dans un communiqué. « Comme toute technologie très complexe qui en est à ses premiers stades et démontre sa capacité à changer la façon dont nous vivons au quotidien et dont nous commerçons, Blockchain requiert une collaboration trans-industrie et open source pour faire avancer la technologie pour tous ». En se regroupant, ces différents acteurs sont susceptibles de faire progresser leur projet à un rythme et une profondeur que chacun indépendamment ne pourra pas obtenir, souligne encore la Fondation.