IBM rachète finalement Platform Solutions (PSI), constructeur de mainframes compatibles, mettant ainsi terme à une bataille juridique entre les deux firmes entamée en novembre 2006. A l'époque, IBM avait intenté une action contre PSI pour contrefaçon de brevet. Le californien propose en des machines à base de processeurs Intel capables d'exécuter Unix, Linux, Windows mais surtout le système d'exploitation z des mainframes d'IBM... De quoi agacer Big Blue. Dès janvier 2007, PSI a contre-attaqué, accusant à son tour IBM de violation des lois antitrust et concurrence déloyale. L'association Computer and Communications Industry Association (CCIA), qui réunit des dirigeants seniors de l'industrie IT américaine pour la promotion d'environnements ouverts, a déploré cette acquisition. Selon elle, il s'agit pour IBM d'un moyen d'avaler un de ses concurrents les plus significatifs sur le marché du mainframe. PSI était en effet un des survivants crédibles du marché un temps florissant des mainframes compatibles. Il faut dire que ses fondateurs sont issus d'Amdahl, un des ex-géants du secteur. « Une acquisition qui conduira à une domination totale d'IBM » «Cette acquisition est comme un « trou noir, s'est ému Ed Black, président de la CCIA, dans un communiqué. Elle aspire toute la vie qui vient de ce marché et en détruit la matière. » Cette opération transforme un marché avec un vrai potentiel concurrentiel en un marché « avec de très faibles perspectives pour autre chose qu'une domination totale d'IBM ». Les termes financiers du rachat n'ont pas été dévoilés. Et son montant pourrait rester sous le seuil qui impose une revue obligatoire par les autorités de régulation antitrust européennes et américaine. Mais la CCIA encourage ces institutions sur les deux continents à bien étudier l'impact potentiel de cette vente sur le marché des grands systèmes. Plusieurs menaces de plaintes pour situation monopolistique planent encore sur IBM, provenant du département de la justice américain mais aussi de T3 Technologies, un autre vendeur de mainframes. Pour IBM, un moyen de renforcer la compétitivité de ses grands systèmes Pour répondre à la CCIA, Tim Breuer, porte-parole d'IBM, a rappelé qu'IBM avait ouvert ses mainframes en y accueillant Linux et Java ainsi qu'un grand nombre d'applications du marché. Selon lui, « IBM évolue dans un marché mondial très concurrentiel avec une grande variété de plateformes proposées par d'autres acteurs. L'acquisition de PSI est un moyen de renforcer la compétitivité de nos grands systèmes vis à vis de ces environnements. » Selon le Gartner, le marché global des mainframes dans le monde (incluant IBM mais aussi Unisys, Siemens, et les autres...) aurait perdu près de 12% en valeur l'an dernier. Politiquement correctes, les deux firmes ont exprimé leur satisfaction liée à cet acquisition.