« Par cet appel à projets, nous cherchons aussi à capitaliser sur des compétences technologiques qui ne sont pas forcément formalisées, ajoute Nathalie Kosciusko-Morizet. Les acteurs eux mêmes ne sont pas conscients de la valeur économique de leur projet. » Pour la ministre, le web 2.0 est sans doute celle des deux thématiques identifiées qui est la plus porteuse d'avenir car elle ne concerne pas des produits finis, fermés, mais au contraire des innovations évolutives. « J'attends de cette démarche que l'on capitalise sur les acteurs du web, mais aussi un électrochoc pour l'administration. » NKM aimerait entre autres voir émerger des interfaces d'accès aux nombreuses données disponibles dans les services publics comme l'empreinte carbone de certains produits ou des comparatifs de prix. A cet égard, les projets proposés à l'appel d'offre pourront tout aussi bien concerner des applications que des interfaces d'accès vers ses données pour développer des applications. A la recherche d'innovations d'usage autant que d'innovations technologiques La démarche vise les « éditeurs de logiciels et de jeux vidéos, les entreprises productrices et agrégatrices de contenus en ligne, les centres de recherche, établissements publics à caractère industriel et commercial, les entreprises du secteur de la formation et enfin, les associations. » Quant aux publics ciblés par les projets proposés, il s'agit des « entreprises désireuses de moderniser leurs outils de formation interne et leurs systèmes d'information internes, voire leurs interfaces clients; les administrations pour les mêmes raisons de formation et pour la modernisation des services rendus aux administrés par l'utilisation de plateformes collaboratives, et enfin le grand public en tant qu'utilisateur de certaines applications de 'serious gaming' et en tant qu'internautes. » Les projets seront jugés en particulier pour leur caractère innovant puisque le financement est destiné aux dépenses de R&D. Fidèle aux convictions qu'elle affiche depuis son arrivée au ministère, NKM a cependant rappelé que cette innovation pourra aussi bien provenir de l'usage que de la technologie. Certains types de projets seront privilégiés comme ceux engageant une collaboration entre plusieurs parties prenantes, ceux portés par les PME, ceux comportant en leur sein de futurs utilisateurs, etc. La labellisation par un pôle de compétitivité sera aussi un atout. En attendant "une deuxième étape en plus forte rupture" Par leur nature même, les aides ne peuvent néanmoins revenir qu'à des structures déjà existantes. On pourrait le regretter dans la mesure où, dans le monde bouillonnant du web 2.0, les idées innovantes naissent la plupart du temps dans les esprits de leurs inventeurs avant même que ceux-ci aient songé à créer une entreprise. Etant donné le délai de quelques semaines pour le dépôt de dossiers, difficile pour eux de même imaginer utiliser le statut d'auto-entrepreneur. Pour postuler, reste à ces porteurs de projets à aller chercher l'appui d'une entreprise existante, d'une association ou encore d'une collectivité locale. Il semble que les adeptes du web 2.0 puisse néanmoins compter sur la ministre du numérique. « Cet appel d'offre, ce n'est pas la fin de l'histoire, affirme-t-elle ainsi. Au contraire, ce n'est que le début. Je veux ensuite une deuxième étape en plus forte rupture. »