Selon les chiffres rendus publics par l'Autorité de régulation des communications électroniques et postales (Arcep), seuls 1,9% des abonnés mobiles français sont aujourd'hui inscrits à l'annuaire universel, un chiffre qui agace furieusement l'autorité qui pointe du doigt la faible coopération des opérateurs mobiles et vient d'ordonner une enquête administrative. Pourtant, ce chiffre est rassurant : il montre que les abonnés ont bien compris les enjeux de la communication de leurs coordonnées mobiles en terme de protection de la vie privée. Au contraire des abonnés fixes, qui doivent indiquer leur souhait de ne pas figurer à l'annuaire s'ils ne souhaitent pas être recensés (stratégie dite de l'opt-out), les abonnés mobiles doivent explicitement faire mention de leur souhait de figurer à l'annuaire pour voir ses coordonnées publiés (opt-in). En clair, seuls 1,9 % des français voient un intérêt à cette publication. Les autres préfèrent le plus prudent "pour vivre heureux, vivons caché". Un choix judicieux, qui leur épargnera sans doute le harcèlement téléphonique mobile et le spam SMS que risquent les 1,9 d'inscrits, sur un terminal considéré comme bien plus personnel que le téléphone de la maison. Dans ce contexte, on peut légitimement s'interroger sur les buts poursuivis par l'Arcep avec son enquête. Car, pour une fois, les intérêts des éditeurs d'annuaires n'ont pas forcément grand-chose à voir avec ceux des utilisateurs.