L'IA générative, emmenée par le très populaire ChatGPT, a très tôt été identifiée par les DSI comme un outil de productivité pour les développeurs, en accélérant la production de code. Mais pour quelles conséquences à moyen terme ? C'est cette question qu'explore le Wall Street Journal. Les experts interrogés par le quotidien américain sont unanimes : le risque de créer une masse considérable de code de qualité discutable et difficilement maintenable - autrement dit une nouvelle dette technique - est bien réel. « C'est comme si nous avions une nouvelle carte de crédit qui va nous permettre d'accumuler de la dette technique comme jamais nous n'avons pu le faire auparavant », explique ainsi Armando Solar-Lezama, professeur au laboratoire d'informatique et d'intelligence artificielle du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Et d'appeler les entreprises à repenser leurs méthodologies pour permettre aux développeurs de travailler en tandem avec les outils d'IA générative tout en évitant ce phénomène.

Malgré les risques, des DSI séduits

Les outils d'IA générative renforcent également la démocratisation de la production de codes informatiques, dans la vague du No Code / Low Code. Ce qui, là aussi, doit pousser la DSI à trouver des leviers pour contrôler et gouverner ce code produit par des professionnels non développeurs et établir des priorités entre ce qu'il faut conserver et ce qu'il vaut mieux jeter. Pour Sanjay Srivastava, en charge de la stratégie au sein de la société de services Genpact, les entreprises ne devraient pas assimiler la livraison accélérée de code à de la productivité et se focaliser davantage sur le retour sur investissement que sur la quantité réelle de code produit.

Des risques dont le DSI d'United Airlines, Jason Birnbaum, se dit conscient. Ce qui n'empêche pas l'IT de la compagnie aérienne d'aller de l'avant et de tester plusieurs applications d'IA générative, y compris en matière de génération de code. Le son de cloche est identique chez les autres responsables IT interrogés par nos confrères, au sein de Johnson & Johnson, Visa, Cardinal Health ou Goldman Sachs.