Une majorité d'élèves en France expriment un fort intérêt pour l’apprentissage des nouvelles technologies à l’école, et en particulier pour l’intelligence artificielle faisant ainsi écho à l’explosion des outils de GenAI. Malgré cet enthousiasme, il existe un décalage important entre les aspirations des jeunes et la réalité des programmes académiques. C’est ce qui ressort d’une étude sur l’éducation du futur réalisée par la plateforme de soutien scolaire GoStudent. Dans ce cadre 5 581 jeunes ont été interrogés à travers l’Europe ainsi que leurs parents, dont 1 004 élèves en France âgés de 10 à 16 ans.  Alors que plus de la moitié des enfants de l'Hexagone expriment le désir d’apprendre davantage grâce à l’IA (52%), seuls 11% d’entre eux déclarent utiliser cette technologie à l’école. Sur ce point, la France se classe même dernière en Europe en par rapport à l’Allemagne (38%) et au Royaume-Uni (20%) par exemple, qui ont déjà entamé leur transition vers le numérique éducatif.

En Europe, les souhaits sur l'apprentissage des technologies d'IA à l'école sont quasi équivalents. (Source: GoStudent)

Des attentes sur le matériel et la formation des enseignants

Le manque d'équipement et de formation explique en partie la situation, tout comme la méfiance des professeurs, dont beaucoup craignent que l'IA ne les remplace, analyse GoStudent. Selon la plateforme,  9 professeurs sur 10 interrogés louent l'efficacité de l'apprentissage au moyen d'applications numériques, mais seulement la moitié d'entre eux les utilisent régulièrement. Ces chiffres soulignent la nécessité urgente d’aligner les pratiques éducatives sur les attentes des élèves. D’autant que l’IA est perçue comme un outil pour élargir le champ des apprentissages : selon 7 jeunes sur 10 en France la technologie leur permet d’apprendre tout ce qu’ils veulent, et les plateformes conversationnelles d’IA ont prouvé qu’elles pouvaient aider à expliquer et à maîtriser des sujets complexes.

Les outils numériques apparaissent comme une composante essentielle à l'éducation. (Source: GoStudent)

Les parents d'accord sur les apports éducatifs de l'IT

Les résultats du rapport montrent également que les jeunes en France sont de plus en plus confiants à l’idée de vivre dans un monde numérique (+29% par rapport à 2023) passant de 62% à le penser à 80% en 2024.  D’ailleurs, ils sont 4 sur 10 à penser que leur futur emploi sera directement lié à l'IT.  L'engouement pour l'IA est évident, mais toutes  les applications ne sont pas logées à la même enseigne : la robotique, le code ou encore les cryptomonnaies, sont jugées moins importantes pour les enfants.  Les parents en France reconnaissent également les avantages de l’IA : 45% d’entre eux estiment qu’il s’agit d’un outil éducatif très efficace. Un chiffre qui montre que la confiance s’accroît, mais là encore, plus lentement dans l'Hexagone que dans le reste de l’Europe.

A titre d’exemple, en Allemagne, les parents sont 65% à prôner l’utilité des solutions d’IA .Pour GoStudent, « il s’agit d’un vrai défi national que les écoles et les décideurs politiques vont devoir relever pour s’assurer que les enfants en France soient pleinement équipés face à la concurrence européenne sur le monde du travail ». Un effort devra également être fait pour lutter contre les écarts qui persistent entre les genres. L’étude révèle ainsi qu’en France, 31% des garçons âgés de 10 à 16 ans expriment un intérêt pour l’IA, alors que seulement 20% des filles partagent le même enthousiasme. Ce déséquilibre pourrait causer des inégalités d’accès à des emplois liés à l’IA quand cette génération entrera sur le marché du travail, prévient la plateforme de soutien scolaire en conclusion.