C'est bien connu, la meilleure défense c'est l'attaque. L'OTAN semble aussi faire sienne cette maxime en annonçant la création d'une formation de réponse cyberdéfense rapide face à l'explosion des risques  et menaces géopolitiques. Prenant pour toile de fond la guerre en Ukraine et les multiples opérations malveillantes et cyberattaques menées ou soutenues, directement ou indirectement, par la Russie, l'organisation a adopté les principes de riposte collective et à 360 degrés via une action cyberdéfense coordonnée. « La posture de dissuasion et de défense de l'OTAN repose sur une combinaison appropriée de capacités de défense nucléaire, conventionnelle et antimissile, complétées par des capacités spatiales et cybercapacités », prévient l'organisme.

« La Fédération de Russie est la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés et à la paix et à la stabilité dans la zone euro-atlantique », explique l'Otan dans un document. « Il cherche à établir des sphères d'influence et contrôle direct par la coercition, la subversion, l'agression et l'annexion. Il utilise des moyens conventionnels, cyber et hybrides contre nous et nos partenaires ». Après avoir souligné que des acteurs malveillants cherchent à dégrader ses infrastructures critiques, interférer avec ses services gouvernementaux, soutirer des renseignements, voler la propriété intellectuelle ou encore entraver ses activités militaires, l'OTAN propose un plan d'action ciblé.

Vers un commandement de l'OTAN adapté pour la cyberdéfense

« Nous améliorerons notre capacité à fonctionner efficacement dans l'espace et le cyberespace pour prévenir, détecter, contrer et répondre à l'ensemble du spectre des menaces, en utilisant tous les outils disponibles », prévient l'organisation. « Nous accélérerons notre transformation numérique, adapterons la structure de commandement de l'Otan pour l'ère de l'information et améliorer nos cyberdéfense, nos réseaux et notre infrastructure. Nous favoriserons l'innovation et augmenterons nos investissements dans les marchés émergents et disruptifs, technologiques pour conserver notre interopérabilité et notre avantage militaire. Nous travaillerons ensemble pour adopter et intégrer de nouvelles technologies, coopérer avec le secteur privé, protéger notre écosystèmes d'innovation, façonner les normes et s'engager à respecter des principes d'utilisation responsable qui reflètent nos valeurs démocratiques et nos droits humains ». Vaste programme donc, dont on regrettera cependant de ne voir filtrer aucun détail technique mais qui s'explique naturellement par l'extrême sensibilité du sujet...