Les indicateurs ESG (environnement, social, gouvernance) sont de plus en plus mis en avant au sein des entreprises. Le respect de ces standards constitue une preuve tangible de la démarche responsable de toute société. Cependant, ces métriques souffrent d’un problème de crédibilité et sont souvent considérés comme de « l'éthique-washing ». La Banque postale Assets Management (LBPAM), société de gestion d’actifs dans l’investissement socialement responsable, s’appuie sur ces indicateurs ESG au quotidien. Avec un portefeuille de 20 millions de clients actifs majoritairement français, sensibles aux valeurs éthiques de ses investissements, LBPAM traite une quantité importante de données : « On a aujourd'hui 56 milliards d'actifs sous gestion et la particularité de la Banque Postale Asset Management est que 96 % de nos fonds sont éligibles au label ISR » indique Patrick Pansier, responsable de la direction data, digital & innovation chez LBPAM. En conséquence, l’entreprise s’est tournée vers l’éditeur Marklogic pour répondre à différents problèmes : l’absence de transparence, de reddition de comptes et d’harmonisation des indicateurs.

Marklogic, spécialiste du NoSQL, propose en effet à travers ses solutions, et plus précisément son data hub, de recueillir différentes sources de données, de les harmoniser, de les contextualiser afin d'en tirer des indicateurs tangibles. En faisant appel à l’éditeur, La Banque Postale Assets Management veut répondre à plusieurs défis : traiter pas moins de 700 000 indicateurs ESG fournis par des sources externes et libérer les équipes de tâches d’actualisation de données manuelles (mapping) afin qu’elles se concentrent sur le développement des modèles d’ESG. Deux autres objectifs sont mis en avant : assurer la traçabilité des données afin de certifier de leur crédibilité et assurer la sécurité et la confidentialité du système.

Patrick Pansier est responsable de la direction data, digital & innovation chez LBPAM. (Crédit : LBPAM)

Un data hub opérationnel en l'espace de quelques mois

Se tourner vers MarkLogic a rapidement été une évidence pour l’entreprise. « On a trouvé une solution sur étagère » précise Guillaume Lasserre, directeur adjoint de la gestion La Banque Postale Asset Management. « Sachant que par nature, nous n’avions pas forcément les compétences techniques nécessaires en interne et que nous sommes un bête utilisateur de la donnée sur l'architecture elle-même, nous aurions pu embaucher des ressources, mais ce n'est pas notre cœur de métier » complète Patrick Pansier. Les équipes ont ainsi très rapidement – en l’espace de trois mois – pu lancer les premiers prototypes. « Cela nous a ensuite pris trois mois pour une mise en production, soit un total de six mois pour avoir une base opérationnelle » poursuit Patrick Pansier. Par la suite, LBPAM est très vite passée à l’échelle : « Toutes les sources ont été automatisées pour intégrer la base, nous avons fait du mapping dans cette dernière et nous avons également amélioré les algorithmes ». Par mapping, Patrick Pansier entend le fait de rapprocher des indicateurs ISR vers le bon émetteur (société). Chaque fournisseur de donnés ayant en effet sa propre manière de codifier ses indicateurs, cela ajoute un brin de complexité au croisement des données dans la base.

Le datahub offre une vue d'ensemble des différents indicateurs des émetteurs. (Crédit : LBPAM)

Pour assurer la mise en place de ce data hub au sein de LBPAM, l’éditeur est notamment intervenu en renfort sur la partie conception, ainsi que la validation et la mise en place de l’architecture technique. Patrick Pansier précise que du côté des métiers, « cela s’est fait avec l’équipe de Guillaume Lasserre qui travaille sur le modèle ISR. C'est grâce à eux que nous avons pu intégrer les sources de données et comprendre comment améliorer les algorithmes de mapping des émetteurs. C’est un travail très collégial et très itératif » ajoute-t-il souriant. Pour Guillaume Lasserre, c’est tout l’intérêt : « Les métiers et les équipes techniques se parlent. Ce type d'infrastructure offre une capacité à voir, avec ses yeux, et à restituer bénéfique pour les métiers. In fine, les métiers ne sont pas obligés d'acquérir des très hauts niveaux techniques pour bien comprendre tous les tenants et aboutissants de la technologie pour avancer ».

Guillaume Lasserre est directeur adjoint de la gestion La Banque Postale Asset Management et a suivi de près le développement du projet data hub. (Crédit : LBPAM)

Concernant les évolutions, Guillaume Lasserre et Patrick Pansier sont d’accord pour dire qu’ils n’en sont qu’aux prémices. « C’est une augmentation phénoménale de productivité qualitative. Là où des personnes effectuent d’habitude un travail d'abattage, de synthèse, et de digestion de données, nous avons désormais des capacités d'organisation de données, de stockage et de traitement variés qui nous offrent effectivement des gains de temps phénoménaux » conclut Guillaume Lasserre.