Au dernier trimestre, alors que les ventes de serveurs sous Unix stagnaient en valeur (+0,5%), celles sous Windows (+10,4% à 4,8 Md$) augmentaient plus vite que celles sous Linux (+10%)- source IDC. Même si l'écart est infime, il stigmatise le premier renversement de tendance depuis 1998. Aujourd'hui, Windows Server s'accapare plus de 35% d'un marché des serveurs qui pèse 55 Md$. Le parcours réalisé depuis 1996, lorsque Windows NT pesait moins de 20% d'un marché bien plus petit, est conséquent. Si l'on ajoute à la réussite de Windows Server celle de Linux, dont l'écrasante majorité des installations se font sur des machines X86, l'autre grand vainqueur est bien cette architecture machine qui pousse les autres processeurs à la marginalisation. Parmi eux - ironie de l'histoire- l'Itanium d'Intel est le plus mal placé... Autour de Windows Server, Microsoft a déployé toute une palette d'outils (SGBD, middleware, outils de développement) sur le succès desquels l'éditeur bâtit aujourd'hui son offensive dans le domaine des PGI et du GRC. A se demander si Microsoft, dont l'offre client (Vista + Office 2007) est confrontée à une résistance inhabituelle, ne va devoir son second souffle à son offre pour l'infrastructure et les applicatifs d'entreprise.