Comme il l’avait prévu cet été, le gouvernement des Etats-Unis a commencé à demander à certains visiteurs étrangers de fournir des renseignements sur leurs comptes Facebook et Twitter - et autres comptes de réseaux sociaux - à leur arrivée dans le pays, rapporte Politico, un site d’information qui traite de l’actualité de la Maison Blanche, du Congrès américain et de sujets politiques en général. L’objectif, pour les autorités américaines, est de compléter les dispositifs qui leur permettent de repérer les menaces terroristes potentielles. En août dernier, les instances fédérales américaines avaient soumis aux commentaires publics cette proposition qui a été vivement critiquée par les fournisseurs de technologie et par les défenseurs des droits à la vie privée.  

Malgré cela, sa mise en place vient de démarrer. Depuis le 20 décembre, une demande « optionnelle » portant sur des informations « associées à leur présence en ligne » est présentée aux voyageurs étrangers bénéficiant du programme d'exemption de visa (visa waiver program) donnant lieu à un ESTA (electronic system for travel authorization), ainsi que l’a confirmé à Politico un représentant officiel du gouvernement américain. Ce programme concerne les ressortissants de 38 pays.

Une modification approuvée le 19 décembre

Facebook, Google+, Instagram, LinkedIn et YouTube figurent parmi les réseaux sociaux listés sur le formulaire présenté aux voyageurs, ainsi qu’un emplacement où indiquer leurs noms d'utilisateurs sur ces sites. Une porte-parole des douanes a confirmé à Politico que le Gouvernement américain avait approuvé la modification le 19 décembre. Cette mise en place suscite les protestations de plusieurs associations de défense des droits numériques. Nathan White, responsable juridique d’Access Now, estime que ce changement de politique est une menace pour les droits de l’homme. Abigail Slater, conseiller juridique d’Internet Association, dénonce également cette atteinte à la vie privée de la part du Département de la sécurité intérieure des Etats-Unis et craint que d’autres pays ne se mettent à leur tour à réclamer ce genre d’informations, rapporte encore Politico.

En août, l'Union américaine pour les libertés civiles avait pointé les risques que les médias sociaux servent à récupérer des informations sur les opinions et les convictions des personnes. Lorsqu’il était candidat, Donald Trump avait de son côté dit vouloir constituer un fichier répertoriant les musulmans. Interrogés sur le sujet, les grands acteurs américains de la IT ont affirmé qu’ils n’apporteraient pas leur aide à sa constitution.