C'est à l'occasion de la grande conférence européenne sur les communications optiques se tenant à Berlin (ECOC 2007) du 16 au 19 septembre, que le résultat d'une étude comparative sur les fibres optiques à employer pour accroître les débits véhiculés dans les réseaux de transport optiques longue distance sera divulgué. Selon cette communication, la fibre ITU-T G.652, traditionnellement utilisée par les opérateurs historiques de télécommunications, permet d'acheminer un flux de données multiplexées en longueur d'onde (WDM) à un débit par longueur d'onde de 40 Gbit/s sur des distances de l'ordre de 2000 km avec une bonne qualité de signal en réception. Les futurs systèmes de transmission WDM à 40 Gbit/s devraient être à même de transporter 40 à 80 longueurs d'onde, soit un débit total par fibre de 1.6 à 3.2 Tbit/s. Il s'agit d'une nouvelle étape dans le travail du laboratoire CORE/MCN de la Division Recherche et Développement de France Télécom (Orange Labs), qui étudie la problématique de la montée en débit dans son réseau de transport optique. Des fibres optiques meilleur marché Selon Erwan Pincemin, ingénieur R&D du laboratoire CORE/MCN de France Télécom à Lannion, et cosignataire de l'étude : « Au début des années 2000, on ne connaissait pas très bien le potentiel de la fibre ITU-T G.652 face à la montée en débit et notamment à 40Gbit/s par longueur d'onde. On sait désormais que l'on pourra faire évoluer les réseaux de fibre optique longue distance et haut débit sans changer le type de fibre, ni avoir recours à des fibres optiques trop coûteuses. » En effet, les dernières générations de fibres optiques (fibre à gestion de dispersion type UltraWave), plus chères que leurs ainées, sont capables de transporter les signaux à 40 Gbit/s sur plus de 4000 km. Ce travail est la suite de celui publié le 3 septembre dans la revue Optics Express, où la même équipe montrait que le format CSRZ-DPSK (qui se sert de la phase du signal pour coder l'information) était plus approprié que le format CSRZ-ASK (qui lui se sert de l'amplitude du signal) pour transmettre des informations sur une longue distance. Le format DPSK transmettant les mêmes données deux fois plus loin que son "cousin", c'est ce format qui a été retenu pour faire les tests de la nouvelle publication. Pour Erwan Pincemin, « la prochaine étape consistera à faire les mêmes tests, mais en incluant des OADM (Optical Add Drop Multiplexers), c'est à dire des noeuds qui permettent d'insérer et/ou d'extraire des longueurs d'onde à un multiplex WDM "en cours de route" sans repasser par de coûteuses conversions optique-électrique-optique.»