La filière des industries de sécurité en France se porte bien. Représentant aujourd’hui 151 000 emplois pour un chiffre d’affaires de 26 milliards d'euros, celle-ci aborde des secteurs aussi variés que ceux de l'électronique, la surveillance des personnes et des biens, les transports de fonds mais aussi, bien sûr, la cybersécurité. D'après les chiffres du Conseil des Industriels de la confiance et de la sécurité (CISC), ce marché s'élève à 6,7 milliards d'euros pour un taux de croissance annuel moyen de 6% par an. Et ce dernier ne devrait pas faiblir, les prévisions flirtant davantage avec les 10%.

« La France dispose d'une véritable vitrine cyber qui émerge », nous a indiqué Jean-Noël de Galzain, fondateur et président du directoire de Wallix, et vice-président du CSF des industries de sécurité. Interrogé sur la dernière annonce du club d'investisseurs multi-millionnaires français La Maison d'injecter 100 millions de dollars dans des start-ups cyber en Israël, le dirigeant s'est montré désabusé : « Il s'agit d'investisseurs représentants de l'ancienne économie. Savent-ils au moins où est investi leur argent ? En ce moment Israël est extrêmement offensif mais la France est bien placé pour faire valoir ses atouts ».

La DGE, les ministères de l'Intérieur, de la Défense ainsi que l'ANSSI en soutien

Bénéficiant du soutien de la direction générale des entreprises (DGE), des ministères de l'Intérieur, de la Défense ainsi que de l'ANSSI, le CSF des industries de sécurité axe son développement sur 5 axes stratégiques. « Cela doit permettre de fédérer l'industrie cyber, de construire des plateformes et des grandes solutions », espère Jean-Noël de Galzain. En tête, on trouve l'identité numérique, un projet co-piloté par Gemalto et Idnomic, visant à garantir pour chaque citoyen français la sécurité de leur identité numérique, sur le modèle estonien réputé particulièrement en avance et souvent cité en exemple, notamment sur des événements comme le FIC. Deuxième projet : le cloud de confiance. Pas question pour autant de rejouer le mauvais film du cloud souverain : « Il faut faire en sorte que pour toutes les offres cloud françaises, une chaine numérique sécurisée indépendante soit respectée tant au niveau des infrastructures que des données », fait savoir Jean-Noël de Galzain. A la tête de ce projet, on trouve OVH et Oodrive.

Troisième pierre à l'édifice des travaux de ce CSF : les territoires connectées. « La sécurité numérique s'étend à tous les territoires, avec des exemples frappants comme Dijon. Ce que l'on veut faire c'est définir des démonstrateurs industriels qui vont servir à démontrer sur le terrain les cas concrets de sécurité créateurs d'emplois », poursuit Jean-Noël de Galzain. Outre la sécurité des grands événements (groupe de travail piloté par Atos et Bertin) pour créer le catalogue de sécurisation des JO 2024, et également la sécurité des objets connectés. Un dernier axe dans lequel Jean-Noël de Galzain est personnellement impliqué, aux côtés d'Yves Lagoude, directeur stratégie et intelligence économique de Thales.

Un centre R&D Wallix à Rennes 

« Nous travaillons en partenariat avec le Cigref, le Cesin et le Clusif pour fédérer l'offre cyber en objets connectés », précise le dirigeant de Wallix qui nous a par ailleurs indiqué que son groupe lance à Rennes un centre R&D orienté sécurité de usine numérique. « Ce centre comptera plus d'une vingtaine de personnes d'ici fin 2019 avec des développeurs, des architectes, des analystes. On se rapproche du pôle d'excellence cyber Bretagne qui est une première étape d'une ambition plus large au niveau national ».