Les entreprises françaises sont de plus en plus nombreuses à se laisser séduire par les prestations offshore de SSII indiennes (services de maintenance, développement, engineering, implémentation...). Même si, pour l'instant, la majorité d'entre elles trouve plus confortable d'externaliser la gestion de leur service informatique auprès de sociétés compatriotes, voire européennes. C'est ce que révèle une étude publiée par le cabinet d'études américain Forrester. Pour étayer son analyse, ce dernier s'est penché sur le cas de six sociétés de services indiennes parmi les plus en vue : Cognizant, HCL, Infosys, Satyam, Tata Consultancy Services et Wipro. Il a passé au crible l'ensemble de leurs données clés : chiffre d'affaires, stratégie d'investissement, engagement en terme de ressources humaines, et a même interrogé quelques-uns de leurs plus gros clients/prospects. Les conclusions sont « surprenantes » d'après les termes même de l'étude. Si les sociétés de services indiennes s'intéressent depuis des années à l'Europe (notamment en raison de la forte valeur de l'euro), ce qui est plus récent en revanche, c'est leur intérêt grandissant pour la France. A première vue, les chiffres d'affaires réalisés par ces sociétés dans l'Hexagone semblent dérisoires (pas plus de 3% de l'ensemble des revenus enregistrés en Europe, dans le meilleur des cas). Mais ces chiffres ne sont pas révélateurs de la réalité du terrain. Toujours d'après le cabinet d'étude, les revenus des SSII indiennes y sont en constante progression et la France serait même en passe de devenir leur nouvel eldorado. Des sociétés qui s'investissent pour séduire leur clientèle Du côté indien, la raison de cet engouement français est simple. Ces sociétés de services considèrent l'Hexagone comme « une source de revenus encore mal exploitée », contrairement à la Grande-Bretagne, par exemple, qui représente déjà jusqu'à 75% de leurs chiffre d'affaires européen. Forrester pense même que des prestataires comme Cognizant (qui emploie douze personnes à plein temps à Paris), Infosys ou TCS s'apprêteraient à placer le développement du marché français au coeur de leurs priorités.