A l'occasion du salon Solutions Linux, le colonel Nicolas Géraud, adjoint au sous-directeur des télécommunications et de l'informatique de la Gendarmerie Nationale, a annoncé hier que la totalité du parc des postes de travail de la Gendarmerie Nationale, soit 70 000 machines réparties sur 4300 sites, allait migrer sur Linux, au fil des renouvellements de matériel. Cet événement constitue probablement à ce jour la plus grande migration de postes de travail sous Linux dans le monde. Elle est pourtant perçue comme naturelle par la gendarmerie : « la migration de 70 000 postes sous Linux est pour nous un non-évènement », précise le colonel Nicolas Géraud. En effet, la Gendarmerie a mis en oeuvre depuis plusieurs années une gouvernance des systèmes d'information qui lui permet d'envisager de telles migrations. Elle explique son choix par trois raisons majeures : l'utilisation de standards ouverts selon la définition de la LCEN (loi sur la confiance dans l'économie numérique), donc plus d'interopérabilité, la maîtrise du socle technique et évidemment la maîtrise des coûts. Le basculement sous Linux Ubuntu a d'abord été expérimenté sur 200 postes avant que la décision finale ne soit prise, décision validée par les plus hautes instances en matière de SIC (systèmes d'information et de communication) du ministère de la Défense (DGSIC). Au courant de l'année, entre 5000 et 8000 postes seront déployés, puis un rythme de croisière de 12 à 15000 postes par an sera adopté. La migration s'achèvera donc en 2013. « Nous migrons au fil du renouvellement du matériel, avec nos ressources internes et sans aucun prestataire externe, y compris pour la maintenance », indique Nicolas Géraud. Il précise : « Nous avons fait le choix de la distribution Ubuntu car elle constitue une version adaptée au poste de travail dérivée de la Debian que nous utilisons sur nos serveurs. Nous prenons une version standard à laquelle nous ajoutons un paquet prenant en compte les paramétrages propres à la gendarmerie. » Le soutien, l'installation de patchs ou les mises à jour seront gérés à distance, via l'Intranet de la Gendarmerie, et ce pour des raisons de coûts et de sécurité. Lire l'article de Bertrand Lemaire sur www.cio-online.com