Les nombres toujours plus importants d'applications hébergées dans le cloud et d'utilisateurs qui y accèdent via des terminaux mobiles provoquent une accélération des avancées technologiques dans le domaine des réseaux étendus. Au point que la jeune industrie du Software Defined WAN (SD-WAN) devrait connaître, selon IDC, une croissance annuelle moyenne de 90% jusqu'en 2020. Elle dégagerait 600 M$ de chiffre d'affaires en 2016, 1,4 Md$ en 2017, 2,6 Md$ en 2018 puis 6 Md$ deux ans après. Des bonds spectaculaires pour un secteur qui n'a généré que 225 M$ de revenus en 2015.

Le Software Defined Network (SDN) s'est imposé comme un outil de premier plan pour la création de data centers plus agiles. Mais jusqu'ici, le WAN n'avait pas connu de telles innovations. Fondamentalement, le concept du SD-WAN repose sur l'application des technologies du SDN aux réseaux étendus. Le WAN hybride a été un des précurseurs du SD-WAN. Ce procédé consistait à agréger plusieurs types de connexions réseaux dans les entreprises (MPLS, haut débit, 3G/4G...). Le SD-WAN reprend ce concept en l'améliorant par les ajouts d'un contrôleur d'applications centralisé, d'une couche logicielle et de fonctions analytiques.

Une technologie adaptée au cloud hybride

« Le SD-WAN présente des avantages irréfutables, notamment une économie sur les coûts liés au MPLS. Il permet en outre de simplifier et d'automatiser les opérations sur le WAN, et d'améliorer la gestion du trafic lié aux applications », indique Rohit Mehra, analyste chez IDC. Toute entreprise qui fait un usage importante du SaaS ou des communications unifiées et possède un nombre de succursales ou de collaborateurs mobiles importants est une candidate potentielle à l'usage du SD-WAN. « Cette technologie apporte la brique complémentaire pour la délivrance d'applications de cloud hybride », poursuit l'analyste. Dans deux ans, 30% des entreprises devraient l'avoir adoptée. »

L'offre de SD-WAN typique est un package d'infrastructures de routage et d'optimisation associées à des contrôleurs de gestion de règles et des logiciels d'administration des couches réseaux. Elle permet, par exemple, d'assurer que les flux réseaux générés par un VPN sur MPLS ou des services de communications unifiées aient toujours la priorité sur ceux liés à la vidéo et aux médias sociaux.

De nombreux acteurs déjà positionnés

Des fournisseurs tels que VeloCloud, Viptela, CloudGenix, Cybera ou encore Versa et Talari font partie des start-ups soutenues par des investisseurs présentes sur le marché du SD-WAN. Ils existent aussi des offres hébergées fournies par des opérateurs et des fournisseurs de services cloud. En 2016, IDC prévoit que 15 à 20 opérateurs pourraient lancer des services SD-WAN en surcouche de leurs services MPLS. Les équipementiers tels que Cisco, Alcatel-Lucent (Nokia) ainsi que des acteurs bien connus de l'optimisation WAN comme Riverbed Technology, Silver Peak et Citrix ont aussi tous un pied sur le marché du SD-WAN.