Si la 5G grand public en France débute modestement, de grands espoirs sont fondés sur le développement de l’usage en entreprise et en particulier sur ce que l’on nomme la 5G privée. Le couple franco-allemand en a bien conscience et lance une initiative conjointe à ce sujet. Un appel est ouvert par la voie de Bpifrance pour soutenir des projets collaboratifs qui favorisent la création d’un écosystème 5G commun de fournisseurs de technologies et de services en lien avec les opérateurs de réseaux privés 5G allemands et français.

Le document de candidature rappelle que ces projets peuvent concerner plusieurs sujets : l'industrie 4.0, la santé, l’éducation. La technologie de slicing de la 5G offre la capacité de découper des tranches de réseau et d’y associer des fonctions de routage et de calcul destinées au contrôle des données. Cette segmentation ouvre la voie à plusieurs usages professionnels : la réalité augmentée ou virtuelle grâce à l’augmentation des débits, les systèmes requérant une faible latence et une haute disponibilité (véhicules autonomes, applications médicales et embarquées...) et, enfin, les réseaux avec un grand nombre d'objets connectés (IoT industriel, smart grids...).

Des projets principaux et des démonstrations

Dans ce cadre, le couple franco-allemand recherche des consortiums comprenant des entreprises des deux pays, mais aussi des organismes de recherche. Ces consortiums peuvent comprendre de 6 à 10 partenaires maximum. Le projet devra s’inscrire dans le plan de relance pour la France et dans le cadre du concours national sur l’innovation « 5G Campus Network » allemand. Les deux pays indiquent que le montant de l’aide peut aller jusqu’à 14 millions d’euros. On notera que des projets dit de démonstrations sont également sollicités pour des consortiums plus restreints entre 3 à 5 opérateurs. Le montant de l’investissement est de 26 millions d’euros.

Les postulants devront remplir un dossier avec des éléments techniques (technologie utilisée, équipementiers européens fortement recommandés, liens avec les organismes de standardisation…). Des considérations sociales et environnementales seront par ailleurs prises en compte (nombre d’emplois créés, utilisation de l’énergie renouvelable…). Les candidats ont jusqu’au 1er septembre pour soumettre leur dossier, mais une manifestation d'intérêt est recommandée d'ici au 3 juin.