Les spécialistes de la réalité virtuelle et des environnements 3D se sont donnés rendez-vous comme chaque année depuis 16 ans au coeur de la Mayenne pour Laval Virtual. Cette conférence s'est étendue par rapport à l'édition 2012 souligne Laurent Chrétien, directeur du salon, « nous passons de 106 exposants à 130 avec des nouveaux arrivants comme AMD, Eon Reality our Former8 ». La présence internationale reste forte notamment avec les entreprises japonaises. Pour le responsable de l'évènement, « les lunettes de réalité augmentée et virtuelle sont la tendance de l'édition 2013 ».

Il est vrai qu'en visitant les allées, beaucoup de stands disposent de casque Oculus Rift. Si ce nom ne vous dit rien, son nouveau propriétaire est connu. A la surprise générale, Facebook a racheté Oculus VR, il y a quelques semaines pour un montant de 2 milliards de dollars. Pour 350 dollars, ce casque permet d'obtenir une expérience immersive en 3D pour un prix abordable. « Cet outil peut venir concurrencer des caves virtuelles (salle immersive) plus onéreuse », souligne Laurent Chrétien. Parmi les exposants, la publicité autour des lunettes de Facebook est plutôt bien perçue. « C'est une bonne chose pour notre secteur où nous sommes encore dans un mode d'évangélisation sur la réalité virtuelle », explique Alexandre Bouchet, responsable scientifique et technique de Clarté. Il tempère néanmoins son propos, « attention à ne pas reproduire l'effet Kinect qui a brouillé la perception des offres de technologies de réalité virtuelle professionnelles, mais forcément plus chères ». D'autres exposants pointent les faiblesses de résolution de la première version du casque, qui doit être améliorée prochainement.

Des casques abordables pour la formation

« Oculus est un pionnier, mais Facebook doit laisser la communauté libre de travailler sur le casque et développer les usages auprès des entreprises », précise Aerys qui développe Minko un outil de transformation de réalisation 3D sur des plateformes mobiles (tablettes, notebook ou smartphone). Parmi les usages présentés sur le salon, la formation est clairement un axe de travail. ImSim, une société luxembourgeoise, propose aux étudiants de découvrir les métiers du bâtiment à travers une expérience immersive. En France, Reviatech construit des formations spécifiques pour ce type de casque orientées vers la simulation d'environnements critiques. Une concurrence avec les salles immersives ? Les deux ne répondent pas aux mêmes usages et offrent des bénéfices différents. Les caves permettent par exemple la présence du formateur aux côtés de la personne pour la guider ou l'aider dans la simulation. Les casques s'adressent à des formations individuelles explique la jeune entreprise basée à Compiègne.

Les casques Oculus étaient très présents sur Laval Virtual

Les casques Oculus étaient très présents sur le salon

Les salles immersives ne sont donc pas mortes et intégrent de plus en plus de technologies issues du web. Clarté, qui transforme les données 3D  des entreprises en réalité virtuelle, a présenté une plateforme collaborative offrant la possibilité d'annoter des projets disponibles dans plusieurs endroits à la fois. Sur la partie communication, la société a privilégié des outils grand public comme Skype ou Hangout de Google. Les cibles de Clarté pour cette plateforme vont des simulations sur des locaux à fortes contraintes (naval, aéronautique, etc.), mais également les postes de travail sur les chaînes de production. Ces salles s'adaptent aux évolutions technologiques avec notamment l'amélioration de la résolution. Des démonstrations ont également mis en avant l'arrivée du 4K en matière de résolution d'image qui ouvre d'autres horizons à la réalité virtuelle. On pense notamment au monde médical où la simulation d'intervention chirurgicale sera optimisée avec l'amélioration de la résolution.

Impression 3D et lévitation acoustique

Sur la partie innovation, la mobilité et l'impression 3D commence à se rapprocher. La société Augment propose avec son application de visualiser en réalité augmentée sa future création. Il s'agit d'une évolution naturelle de l'application qui est initialement dédiée à la réalité augmentée pour la PLV dans les boutiques.

Terminons par les innovations provenant du Soleil Levant, des doctorants de l'Université de Tokyo ont présenté une technologie encore expérimentale de lévitation acoustique. Dans une caisse, quatre plaques produisent des ultrasons qui permettent en les activant de soulever des petites particules (des billets de polystyrène en l'occurrence) et de les laisser en suspension. Les chercheurs ont intégré un capteur de mouvement Leap Motion pour déplacer ses particules en suspension.

Caisse de lévitation acoustique

L'expérience de lévitation acoustique