Les Rencontres Internationales de Technologies et Usages du Virtuel ont vu les choses en grand pour leur 17e édition à Laval. Installé sur une surface de 4 500 m2, le salon Laval Virtual accueille cette année pas moins de 130 exposants, avec 40 pays représentés, et devrait voir défiler dans ses allées quelque 15 000 visiteurs. « En France, on forme de très bons ingénieurs généralistes qui font de l'association d'idées, et l'innovation justement c'est quand l'eau de mer rencontre l'eau douce », analyse Thierry Frey, directeur général adjoint de Laval Virtual. Pour cette édition, plusieurs solutions ont retenu notre attention, notamment pour leur caractère adapté aux enjeux et problématiques verticales pour les entreprises dans de nombreux secteurs : médical, industrie, tourisme... Tour d'horizon des stands qui nous ont marqués.

Eon. Positionnée sur le créneau du tranfert de connaissances par réalité augmentée pour la formation et l'éducation, Eon a présenté sur son stand trois solutions : iBench, Human Anatomy Builder et Nassif House. Les deux premières concernent le médical : iBench en tant qu'application de réalité virtuelle neuronale et Human Anatomy Builder qui s'adresse aux scolaires pour identifier et placer les organes dans un squelette. Ces deux solutions reposent sur un système de caméras Vicon avec des capteurs placés sur une paire de lunettes ou un casque de réalité augmentée Occulus Rift. « Nassif House s'adresse au secteur touristique pour permettre d'accéder en réalité virtuelle à des lieux peu facilement accessibles comme ceux localisés en Arabie Saoudite », nous a expliqué Yann Froger, président de Eon.

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La solution Human Anatomy Builder présentée par Eon. (crédit : D.F.)

Orange. L'opérateur télécoms a travaillé en partenariat avec 3M sur une table connectée de visioconférence collaborative. Reposant sur le système d'exploitation Windows 8, cette table dispose d'une surcouche Android sur laquelle tourne l'application Showme, par ailleurs déjà disponible sur smartphones et tablettes Android. « On constate que les gens qui font de la visio sont gênés et nous avons pensé à intégrer de façon simple et interactive des documents que l'on peut déplacer facilement sous forme de vignettes », nous a expliqué un porte-parole d'Orange.

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La table connectée Orange avec l'application de visioconférence collaborative Showme. (crédit : D.F.)

Reviatech. Cette société de services informatiques propose une solution de formation en environnement virtuel basée sur la technologie Revia. Ciblant les entreprises du secteur industriel, elle a pour objectif d'entraîner et d'évaluer les compétences des salariés dans le domaine de la simulation d'incidents de pannes et de réglages machines. Dans le test effectué sur le stand de la SSII, on a pu se mettre dans la peau d'un technicien sur un poste de contrôle de l'état des pièces automobiles, en l'occurrence une aile de voiture. Une simulation d'incident technique stoppe la chaîne de production et par le biais de la réalité augmentée, on peut saisir une pièce présentant un défaut, le constater et effectuer une modification de paramètre sur un panneau de commandes.

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 Reviatech a présenté une solution de réalité augmentée de formation dans le secteur industriel. (crédit : D.F.)

Eden. Spécialisée dans la numérisation et l'impression 3D d'orthèses pour les professionnels de l'orthopédie, Eden propose une solution permettant de réduire le temps de fabrication des semelles orthopédiques via l'impression 3D. Mais surtout le temps pour effectuer des corrections ou des ajustements, une phase que les orthopédistes connaissent très bien. Un scanner permet de numériser le pied du patient, un logiciel (Dolibar) permet d'effectuer les ajustements de taille de la semelle orthopédique. Le tout est envoyé ensuite en fabrication dans la ferme d'impression 3D d'Eden. « Pour le practicien, la facture s'avère allégée par rapport à l'achat de matériels spécifiques puisque nous sommes sur tarif locatif mensuel de 70 euros », indique Brice Hermann, directeur général d'Eden. La société travaille en collaboration avec IGN (bases photogéométriques), le laboratoire marseillais IFSTTAP ainsi que l'Ecole de podologie de Marseille.

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Le système d'impression connecté d'Eden destiné à la création de semelles orthopédiques, en collaboration avec Emotion Tech. (crédit : D.F.)

Des lunettes connectées au big data pour objets connectés

Optinvent. Acteur historique de la fabrication de lunettes optiques, Optinvent s'est ouvert aux lunettes connectées avec son modèle Ora1. Parmi les applications développées, via son partenaire Allucyne, l'une est destinée aux professionnels de l'immobilier pour permettre de voir en réalité augmentée et en 3D un bien immobilier. Tournant sous Android 4.2.2, cette paire de lunettes se distingue des Google Glass par la taille de son écran monté sur le guide optique, à savoir qu'il propose un angle de vision de 24 degrés contre 14 pour les lunettes Google. Un mode flip view est également proposé pour faire basculer l'écran vers le bas afin de rassurer l'interlocuteur en face du porteur des lunettes afin de gommer l'effet intrusif habituel avec les lunettes connectées, par exemple pour le rassurer qu'il n'est pas en train d'être filmé. Optinvent travaille par ailleurs, dans le BtoC cette fois, sur un casque audio monté avec des lunettes connectées. Sa disponibilité est prévue pour la fin de l'année.

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L'équipe d'Optinvent sur le salon Laval Virtual 2015 avec à droite les lunettes connectées Ora1 et à gauche le prototype de casque avec lunettes connectées intégrées. (crédit : D.F.)

Energiency. Positionné sur le créneau du big data pour l'Internet des objets, Energiency propose une solution logicielle de réalité augmentée (une app pour tablettes et smartphones est également proposée) pour le secteur de l'industrie. La simulation que nous avons pu effectuer sur le stand de cet éditeur a permis d'activer en réalité augmentée trois types de moteurs (eau pour nettoyer des tuyaux, vapeur pour les stériliser et tetraak pour conditionner des liquides). Un tableau de bord permet de montrer les niveaux adéquats de fonctionnement pour chacun de ces moteurs et, via une collecte en temps réel d'indicateurs, alerte les utilisateurs sur le niveau de fonctionnement optimal (vert pour un fonctionnement idéal, gris indique une sous pression et rouge une sur-pression). « Le calcul de ces indicateurs peut se faire, selon les désirs des clients, aussi bien sur du cloud Amazon, OVH, British Telecom », nous a précisé Arnaud Legrand, président et CEO d'Energiency.

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La solution big data Energiency pour objets connectés. (crédit : D.F.)

A l'occasion du salon, 10 Laval Virtual Awards ont été remis pour distinguer des projets innovants et porteurs dans le domaine des technologies de réalité augmentée et virtuelle dans une grande variété de domaines. 

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Les gagnants des Laval Virtual Awards 2015. (crédit : D.F.)