Près de 60% de l'argent dépensé dans les projets SOA vient directement des départements fonctionnels. Voilà l'un des enseignements d'une étude menée par la cabinet GCR Custom Research sur les architectures orientées services (SOA), à la demande de BEA Systems. GCR a interrogé 150 décisionnaires ou influenceurs en matière de SOA dans des grands entreprises aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en France et en Allemagne. Un des premiers constats est donc l'implication des directions métier dans la mise en oeuvre des stratégies SOA. Une des raisons de cette implication tient au montant dépensé : près de la moitié des gens interrogés avaient déjà dépensé plus d'un million de dollars dans leur projet SOA. On retrouve donc de plus en plus souvent à la tête des projets SOA des CIO (DSI), plus proches de la direction générale que les responsables informatiques. En Europe, les principaux décisionnaires sont les CFO (directeurs financiers). Cette particularité européenne se retrouve dans les buts des projets SOA. En Europe, dit l'étude, il s'agit surtout de réaliser des économies, tandis qu'en Amérique du Nord, l'intention est plutôt de pouvoir développer l'agilité pour lancer de nouveaux services. « Les sociétés américaines sont promptes à saisir les nouvelles opportunités de générer du chiffre d'affaires, commente l'évangéliste senior de BEA, Martin Percival. En Europe, les gens sont plus prudents, ils veulent d'abord s'assurer que tout fonctionne correctement. » Conséquence logique, les entreprises européennes sont 95% à avoir mis en place des métriques pour vérifier la bonne réalisation des objectifs, tandis que ce taux n'est que de 76% en Amérique du Nord. Côté technologies, les ESB (bus applicatifs), les logiciels de sécurité et les outils de gestion de données représentent les premiers postes de dépenses. Néanmoins, souligne Martin Percival, les entreprises sont bien conscientes des besoins en termes de ressources humaines : si 40% des dépenses s'effectuent en technologies, 54% de l'argent des projets SOA est destiné à former les gens et à embaucher. Des centres de compétence se mettent en place... lentement Désormais entièrement focalisé sur les SOA, BEA explique que ce type d'enquête est nécessaire pour « comprendre ce que font les entreprises, et être sûr que nous délivrons le bon produit ». Elle est également utile, précise Martin Percival, dans la mesure où « elle montre des résultats positifs », à même d'encourager les entreprises qui n'ont pas encore franchi le pas à le faire. Sachant que « les innovateurs » ont déjà largement défriché le terrain. En revanche, on pourra également observer dans cette étude la faible proportion d'entreprises ayant réinventé leur modèle d'organisation. En particulier, si « des sortes de centres de compétences ont été mis en place pour encourager la réutilisation », cela reste encore minoritaire : cela concerne la moitié des 85% d'entreprises ayant déclaré la réutilisation comme une métrique critique. Quant aux « business process owners », ces responsables métier propriétaires de leurs processus décrits par les cabinets d'expertise comme la pierre angulaire de l'entreprise agile, cela reste une denrée rare. « Nous avons atteint un point où cela a du sens, commente Martin Percival. Mais jusqu'à présent, les gens n'ont pas réfléchi de cette façon. »