Worldline, qui se revendique 4ème acteur mondial des paiements, revend ses activités Terminaux, Solutions et Services (TSS) à Apollo pour 2,3 milliard d’euros. L’ancienne filiale d’Atos, devenue indépendante en 2019, est entrée en négociation exclusive avec le fonds d’investissement américain à la suite d’une offre d’achat ferme de ce dernier pour sa division TSS. La transaction proposée comprend un montant de 1,7 milliard d’euros auquel s’ajoutent des actions de préférence pouvant aller jusqu’à 0,9 milliard d’euros « sur la base de la création de valeur future de TSS », indique Worldline dans un communiqué. L’accord inclut un partenariat commercial entre le groupe français et TSS pour les 5 prochaines années.

L’annonce de cette transaction a précédé de quelques heures celles des résultats annuels 2021. Le spécialiste de la dématérialisation des paiements a généré l’an dernier un chiffre d’affaires de 3,689 milliards d’euros sur les activités poursuivies, en croissance organique de 6,8% (+12% au 4ème trimestre). Il dit avoir atteint tous ses objectifs financiers et met en avant un excédent brut opérationnel de 933 M€, soit 25,3 du chiffre d’affaires, en amélioration de +220 points de base par rapport à 2020. Mais le groupe affiche une perte de -751 M€, creusée par celle de TSS qui s'établit à -943 M€. Sans cette dernière, le résultat net est positif, à 191 M€ (résultat net attribuable aux propriétaires de la société mère pour les opérations poursuivies). Le chiffre d'affaires se répartit entre les services aux commerçants, les services financiers et la partie Mobilité et services web transactionnels, les trois lignes ayant progressé respectivement de 8,2%, 3,1% et 6,8%. En novembre, Worldline a été certifié SecNumCloud.

Un désengagement de TSS décidé fin 2021

En février 2020, Worldline avait racheté Ingenico avec l’ambition de créer un « champion européen de classe mondiale dans les paiements électroniques », escomptait Gilles Grapinet, PDG de Worldline. D’autres rachats ont été faits en Grèce, Italie et Suède. Mais un an plus tard, les résultats obtenus décevaient les investisseurs et faisaient chuter le cours de l’action à plusieurs reprises en juillet et à l’automne 2021, constituant alors la plus forte baisse de l’indice CAC 40. L’entreprise a pris à ce moment l’orientation stratégique de se désengager de TSS et de chercher un repreneur pour cette division. Apollo a été considéré comme « le candidat qui nous paraît être le plus à même à en garantir la reprise de cette activité pour le meilleur intérêt de ses clients, collaborateurs et actionnaires », indique Gilles Grapinet. 

La ligne de services TSS est dirigée par Matthieu Destot. Ce dernier présente le rachat comme une étape clé qui accélérera la dynamique de transformation vers davantage de logiciels et de services cloud s’appuyant notamment sur la plateforme Android Axium, les offres de Terminal as a service (SaaS) et la plateforme de paiement as a service (PPaaS). La finalisation de la vente de TSS à Appolo est envisagée pour le second semestre de cette année.