La DSI de l'Etat du Massachusetts vient d'ajouter Open XML à la liste des formats de fichiers qu'elle envisage d'accepter comme standard. Vu de loin, on ne trouvera rien d'étonnant au fait qu'une direction informatique retient parmi les formats "acceptables" celui de la suite bureautique Microsoft Office 2007 alors qu'il est en phase de standardisation auprès de l'OSI. De plus près, cette annonce stigmatise le retour en force de Microsoft au coeur même de là où était née la fronde contre son monopole de fait sur les formats de fichiers bureautiques. La DSI de ce petit Etat de la Nouvelle-Angleterre a longtemps été à la pointe de la lutte pour imposer des formats de fichier indépendants d'un fournisseur, autrement dit ODF, promu par l'Oasis, ou PDF, standardisé par les soins d'Adobe. Etant donné la position de monopole de fait d'Office, cette démarche a été considérée par Microsoft comme une menace au point que la lutte a pris des proportions d'une ampleur considérable. Début 2006, accusé de corruption par une campagne de presse habilement orchestrée, le directeur informatique de l'Etat, en butte depuis de longues semaines à un lobbying très agressif, avait préféré donner sa démission. Son successeur n'a pas résisté au-delà du mois d'octobre 2006. Aujourd'hui, la communication de Microsoft se réjouit que la sélection d'Open XML donne aux utilisateurs "la possibilité de choisir le standard de format ouvert qui répond le mieux à leurs besoins". Sans prendre parti, on peut constater qu'il n'a fallu que quelques mois pour que Microsoft ouvre pour la première fois de son histoire les formats de sa suite bureautique.