Le numérique émet aujourd’hui près de 4% des gazs à effet de serre du monde (GES). Les comparaisons ne manquent pas, c’est équivalent au transport aérien, à 3 fois notre pays ou à 116 millions de tours du monde en voiture. C’est également la consommation de 8 milliards de m³ d’eau douce, de plusieurs dizaines de milliers de tonnes de métaux rares et 1300 TWh d’électricité par an. D'ici 2025 l’impact du numérique aura doublé et sera comparable aux émissions des transports (tous moyens confondus) si l’on ne fait rien.

En parallèle de ces chiffres étourdissants, les technologies comme l’IA, l’IoT, le cloud et la blockchain explosent. L’usage de ces technologies nécessite toujours plus de puissance de calcul, toujours plus de nouveaux devices. Les superpositions de framework produisent des applications toujours plus complexes, lourdes et complexes à maintenir. Dans un même temps le coût d’accès aux ressources matériels à drastiquement diminué et permet à tout un chacun de disposer dans sa poche d'un smartphone digne d’un supercalculateur du début des années 90. En 1969, la NASA réussissait l'exploit d'envoyer des hommes sur la Lune avec 4Ko de RAM. En 2019, votre machine à laver est probablement mieux dotée et même si elle fait un bruit de fusée, elle ne vous emmènera pas plus loin que votre buanderie...

Répartitions des pollutions et solutions existantes

L’analyse du cycle de vie (ACV) du numérique est difficile car celui-ci est largement distribué à travers le monde et fait intervenir des structures complexes souvent opaques. On peut toutefois identifier 3 postes de pollution majeurs : les datacenters, le réseau de communication et les terminaux utilisateurs (Smartphone, PC). Dans ces 3 cas, on peut identifier la fabrication et l'utilisation comme étapes les plus polluantes avec une répartition variable. En effet l’ACV d’un serveur démontre que plus de 80% de sa pollution vient de son utilisation contre 20% pour sa fabrication. L’ACV d’un PC portable démontre quand à elle que la pollution vient à plus de 80% de sa fabrication. 

Les solutions ne manquent pas afin de réduire l'impact environnemental du numérique : optimisation des datacenters, éco-conception des applications, Low Tech, etc. Cependant la problématique environnementale est peu ou pas traitée au sein des DSI par manque d'information et surtout d'incitation. Une prise de conscience est nécessaire afin de répondre à ces enjeux et tendre vers une « sobriété numérique ». Par exemple, l'usage des réseaux sociaux ou le visionnage de série en streaming ne sont pas anodin pour l'environnement. Des indicateurs existent, citons par exemple l'extension de navigateur Carbon Analyser qui permet une première estimation de nos impacts sur le web.

Le numérique n'est pas une industrie immatérielle

En 2019, on estime à 27 milliards le nombre d'objets connectés pour ... 7.5 milliards d'humain. Les entreprises IT vont devoir radicalement changer leurs pratiques afin de répondre aux enjeux environnementaux. Dans le même temps, la prise de conscience environnementale chez les jeunes diplômés IT et les consommateurs n’a jamais été aussi forte. Il est temps d'agir.