La direction d'IBM France n'a pas apprécié les reportages télévisés diffusés suite à la manifestation nationale du jeudi 29 janvier. Dans un message adressé le 30 janvier à ses managers et que la rédaction de Lemondeinformatique.fr s'est procuré, le PDG de la filiale française Daniel Chaffraix s'est indigné des propos tenus par certains collaborateurs d'IBM lors de cette mobilisation. Mais surtout, il leur reproche d'avoir battu le pavé aux côtés de leurs concurrents d'HP-EDS : « Dans un reportage télévisé jeudi 29 au soir, deux représentants de la section CFDT IBM, s'abritant derrière leur mandat, ont manifesté aux côté de nos concurrents, sous une banderole commune HP-EDS, indique la note émanant de la direction d'IBM France. Ils ont cru bon de tourner en dérision notre détermination commerciale à contrer HP-EDS, le travail passionné de milliers de collaborateurs IBM, en déformant de manière caricaturale les propos de la direction IBM. » Une stratégie basée sur le dénigrement, dénonce Daniel Chaffraix Le PDG dénonce la stratégie d'HP-EDS qui, selon lui, « vise explicitement à attaquer IBM, à dénigrer spécifiquement les plateformes technologiques pour conquérir ses clients, et gagner des parts de marché à ses dépends, aux frais du business d'IBM dont dépendent l'emploi et les salaires. » Pour lui, faire cause commune avec HP-EDS est tout simplement « intolérable ». Réponse de Jean-Michel Daire, représentant CFDT chez IBM France et participant au défilé : « Nous étions en grève le 29 janvier et la CFDT IBM a défilé avec les collaborateurs d'HP sous une banderole commune, puisque nous appartenons au même syndicat. Nous ne souhaitons pas dégainer un programme d'attaque contre HP-EDS, nous ne mangeons pas de ce pain-là, la concurrence est une chose, la guerre en est une autre. Nous comptons répondre à la direction sur ce sujet et sur d'autres questions sensibles, telles les conditions de travail chez IBM France, en diffusant un tract à l'ensemble des salariés d'IBM, demain mardi 10 février. » D'après le syndicaliste, la mobilisation des salariés d'IBM France n'aurait pas été du goût des dirigeants de la maison mère aux Etats-Unis, d'où le coup de colère de Daniel Chaffraix. Peu de temps après le groupe faisait de nouveau la une, sur les ondes et dans la presse, à propos des baisses de salaires de ses commerciaux, conduisant la DRH à convoquer les syndicats dans la foulée, pour leur demander des explications.