Lancé en 2004 en France sous le nom de Viaduc, par Dan Serfaty, actuel CEO, et Thierry Lunati, le réseau social professionnel Viadeo compte désormais 45 millions de membres dans le monde, répartis entre la France (5,5), la Chine (10), l'Afrique de l'Ouest (2,5), l'Europe du Sud, l'Inde, l'Amérique latine et la Russie. Il vient de réussir une levée de fonds tout à fait significative de 24 millions d'euros dont 10 sont apportés par le Fonds stratégique d'investissement (FSI). Les actionnaires historiques de Viadeo participent à ce tour de table, rejoints par des investisseurs internationaux parmi lesquels la banque d'investissement Jefferies, l'assureur Allianz, ainsi que des fonds du Moyen-Orient. Depuis sa création, le réseau avait jusque-là levé moins de 15 millions d'euros au total, a rappelé Dan Serfaty.

Viadeo revendique plus d'un million d'inscrits supplémentaires par mois. A l'instar d'un LinkedIn, il propose à ses membres le désormais classique « networking » pour développer son carnet d'adresses et gérer sa carrière en établissant des liens avec ses collègues, ses anciens condisciples et ses rencontres professionnelles. Le réseau constitue un terrain de chasse pour les recruteurs. Il dit totaliser chaque mois plus de 100 millions de consultation de profils et 10 millions de contacts établis. Il offre aussi aux entreprises un espace de visibilité pour leurs offres, leur permettant d'entrer en contact avec les prospects et clients.

Parmi les pistes explorées : le Social CRM

Viadeo emploie 400 personnes. La société indique vouloir utiliser les fonds réunis pour améliorer sa plateforme. Elle compte également les mettre à profit pour accélérer son développement, dans tous les pays où elle détient déjà de fortes positions (elle a acquis le réseau social professionnel Tianji en Chine, en 2007, et ApnaCircle en Inde en 2009, ainsi que le carnet d'adresses Unyk en Amérique du Sud en 2009). Enfin, Viadeo prévoit d'autres services et d'autres solutions en collaboration avec des partenaires. La société cite notamment l'information d'entreprise ou le Social CRM, un domaine où l'on trouve actuellement des acteurs comme Salesforce.com. Elle veut aussi améliorer l'accès à ses services sur les terminaux mobiles, sous iOS et Android.

Parmi les investisseurs, le FSI, détenu par la CDC et par l'Etat, a pour mission d'entrer au capital d'entreprises « dont les projets de croissance sont porteurs de compétitivité pour le pays ». Il dispose déjà d'un portefeuille de 2,5 milliards d'euros dans le secteur du numérique, répartis entre acteurs de l'Internet, du cloud, de l'édition de logiciels, de la sécurité et des télécoms. Il a notamment pris cet été une participation dans le groupe Bull. Jean d'Arthuys, directeur et membre du Comité Exécutif du FSI, a souligné dans un communiqué que le secteur de l'Internet était « un moteur essentiel de la croissance en France » et qu'il avait « contribué  hauteur de plus de 25% dans la croissance de l'économie français ces trois dernières années ».

Parallèlement à la levée de fonds de Viadeo, une autre mouvement s'est produit cette semaine dans le domaine des réseaux sociaux en France. La start-up BlueKiwi, dirigée par Carlos Diaz et qui développe une plateforme de collaboration d'entreprise, a été rachetée hier par la SSII Atos. On se souvient que le PDG d'Atos, Thierry Breton, s'est fixé comme objectif de supprimer l'usage des e-mails dans son entreprise d'ici 2014.

Au chapitre des levées de fonds notables récemment décrochées par des acteurs français de la IT, rappelons les 27 millions de dollars récupérés en janvier par l'éditeur de logiciels Neolane, spécialisé dans les solutions de marketing multicanaux.