Le feuilleton est-il enfin terminé ? La fin ne serait pas nécessairement la meilleure possible pour les poches des contribuables. Après plus de deux ans de retard, le Référentiel Général d'Interopérabilité (RGI) vient en effet d'être publié en version 1.0. Dans ce document très riche qui vise avant tout à faciliter l'interopérabilité des SI publics par un grand nombre de principes, un point (un détail, même) faisait blocage depuis deux ans : la place de Microsoft. Il y a deux ans, le seul standard bureautique réellement normalisé et ouvert se nommait OpenDocument et n'était pas supporté par Microsoft. Imposer ce format dans le RGI signifiait donc exclure Microsoft (et ses logiciels payants) de tous les postes de travail de l'administration, au profit, notamment, d'outils libres (donc gratuits en terme de licences) tels que OpenOffice. La réaction de l'éditeur fut violente, à la hauteur de l'enjeu. Et le RGI prit deux ans de retard... Le point 3.2.1 du RGI (page 61) prend acte de la « normalisation » du standard bureautique XML de Microsoft, OpenXML, et traite sur un plan d'égalité OpenXML et OpenDocument, sans imposer l'usage de l'un ou de l'autre. Rappelons cependant que OpenDocument est actuellement parfaitement supporté par de nombreux produits dont OpenOffice/StarOffice, GoogleApps, les outils bureautiques d'IBM... et, imparfaitement, par Microsoft Office 2007 SR2. A l'inverse, la version normalisée d'OpenXML n'est supportée par aucun logiciel actuellement commercialisé, Microsoft Office 2007 employant un format intermédiaire, appelé à disparaître dès que la version normalisée par l'ISO sera implémentée dans la version suivante de Microsoft Office, exactement comme l'éphémère format XML de Microsoft Office 2003. Si ce « point de détail » a bloqué la publication du RGI durant deux ans, le reste du document devrait faciliter la vie des responsables informatiques des administrations et établissements publics ainsi qu'inspirer utilement les DSI des collectivités locales. Efficacité et efficience des SI publics